Agir sur l’environnement de ses collaborateurs comme le jardinier le fait pour ses plantes

L’art du jardinage présente des similitudes avec celui du management, tant et si bien que la dénomination de « manager-jardinier » est couramment employée pour qualifier la posture managériale.

Lâchons un instant le costume de manager pour revêtir les habits du jardinier… Nous nous retrouvons au milieu d’un carré de verdure, un sécateur dans une main et un tuyau d’arrosage dans l’autre. Notre mission est de créer un jardin resplendissant de manière durable : faire fleurir les arbustes, fructifier le potager.

Taillons-nous maintenant un costume sur-mesure de « manager-jardinier ». Comment créer les conditions propices au développement durable du jardin/de l’équipe ? Comment soutenir la performance à court et moyen terme de l’équipe ?

Dans ce mode d’emploi du « manager-jardinier », voici 4 grands savoir-faire du jardinier transposés aux situations de management.

1° Avoir la main légère sur l’engrais

Le bon jardinier est celui qui dose la quantité d’engrais dans une juste mesure, afin de donner « un coup de pouce » au moment opportun. Il laisse la plante trouver par elle-même dans la terre les ressources dont elle a besoin pour se fortifier et grandir. En revanche, une plante abreuvée d’engrais a de grandes chances de se trouver en difficulté le jour où elle en sera privée… De même, un collaborateur qui est sur-protégé par son manager pourra se trouver démuni le jour où il lui sera confié une tâche qui sort de son spectre de compétences !

=> Le manager-jardinier amène ses collaborateurs à puiser dans leurs ressources, en leur confiant des occasions de sortir de leur zone de confort. La délégation est un levier puissant sur ce plan : le manager-jardinier confie des missions challengeantes, pour lesquelles le collaborateur n’a pas totalement les compétences requises. (cf. Savez-vous vraiment déléguer ?, Vous aussi, osez déléguer !)

2° Tailler en respectant la nature de la plante

Le bon jardinier ne taille pas toutes ses plantes de la même manière, il s’adapte à leur potentiel de floraison et de pousse. Pour certaines, une cisaille est de mise pour multiplier les branchages, quand pour d’autres, une taille au niveau des bourgeons augmentera la floraison. De même, le manager-jardinier s’adapte aux besoins et au potentiel de ses collaborateurs.

=> Les leviers de motivation ne sont pas les mêmes pour chacun de vos collaborateurs. Par exemple, l’un peut être particulièrement sensible aux challenges et à la compétition, quand son collègue préférera disposer de suffisamment de temps pour nourrir sa réflexion. Des techniques managériales existent pour s’adapter à différents types de personnalité. (cf. process Communication Management : savoir s’adapter à son interlocuteur)

3° Porter une attention particulière aux phases de croissance

Le bon jardinier concentre son attention sur les moments propices à la croissance de ses plantes. C’est ainsi que le début du printemps est favorable à la taille des plantes et au rempotage pour donner plus d’espace aux racines.

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=> Les moments favorables à l’apprentissage de vos collaborateurs sont comme le printemps pour vos plantes ! Il s’agit de se montrer présent aux moments clés. Par exemple, quand un collaborateur part en formation, le manager-jardinier l’accompagne spécifiquement, de manière à ce que le collaborateur en tire les plus grands bénéfices.
Connaissez-vous la « règle du 505 » ?

  • Le manager consacre 5 minutes avant la formation, pour questionner le collaborateur sur ses objectifs et lui faire part d’objectifs qu’il n’aurait pas mentionnés.
  • Pendant la formation, le manager sollicite son collaborateur « 0 minutes » afin qu’il soit dans les meilleures conditions d’apprentissage possibles.
  • Puis après la formation, le collaborateur fait un debrief de 5 minutes avec son manager, orienté sur son plan d’action.

4° Faire pousser des roseaux

Le bon jardinier connaît les capacités de résistance de ses plantes, qui ne sont pas forcément celles que l’on croit. Jean de La Fontaine développe cette idée dans Le chêne et le roseau. Le roseau se courbe sous la moindre brise, tandis que le chêne reste robuste. Arrive un vent redoutable, déracinant le chêne, et faisant simplement plier le roseau qui « plie, et ne rompt pas. » La propension au changement de l’équipe est comparable à celle de nos plantes. Selon le type de plante, la résistance au vent ou au froid est variable.

=> Dans ces temps où les vents soufflent de tous les côtés, les entreprises ont intérêt à développer les propriétés du roseau. C’est-à-dire plus de souplesse organisationnelle, en premier lieu de flexibilité et d’adaptabilité chez les collaborateurs. Le manager-jardinier entretient la résistance de l’équipe à toutes sortes de vents, en lui laissant des marges d’autonomie sur les moyens de mise en œuvre et en valorisant les petits changements dans la routine quotidienne. Quand les changements deviennent une habitude, les grands changements deviennent plus facilement surmontables. (cf. défi N°2)

La manager, tel le jardinier, fait croître par la persévérance et l’attention portée dans la durée.

La clé de la réussite réside dans des micro-actions du quotidien, qui se traduisent entre autres dans la délégation, le management personnalisé, la présence aux moments clés, et les marges de manoeuvre laissées.