Le mot Management structure nos vies professionnelles, qu’on soit manager ou collaborateur. Mais que recouvre ce mot anglais largement diffusé en France à partir des années 1960 -faute de trouver un terme français adapté ? Quelques définitions s’imposent…

Définition n°1 : le management comme système de management

Le management décrit en premier lieu ce qui est mis en place pour qu’une organisation / une entreprise fonctionne. Dans ce contexte et avant la révolution des sciences humaines amenée avec la seconde guerre mondiale, la définition du management se réduit à la « gestion » en français.

Ainsi, Henry Fayol définit le management (en 1916), comme : « […] la prévoyance, l’organisation, le commandement, la coordination, le contrôle ».

Le management recouvre donc des fonctions clés de l’entreprise avec par exemple :

  • La fixation des objectifs, aux différents niveaux de l’organisation (de la stratégie aux objectifs opérationnels). Quand on parle de management par objectifs, c’est la définition du système de management à l’œuvre dans les entreprises d’aujourd’hui.
  • Et tout ce qui découle de la fixation des objectifs : identification et attribution des moyens, contrôle de l’atteinte des objectifs, des résultats, et régulation de l’ensemble à travers ce qu’on appelle la gouvernance.

Cette définition du système de management (notamment par objectif et contrôle) trouve aujourd’hui ses détracteurs. Un certain nombre d’entreprises s’ouvrent à de nouveaux systèmes de management dans lesquels les femmes et les hommes sont au cœur. De l’entreprise libérée (Isaac Gets) à ses déclinaisons comme holacratie ou entreprise dite « opale » (Frédéric Laloux), le système de management s’attache davantage à un management ascendant où les opérationnels de terrain créent et font vivre leur système de management, qui remonte vers et influe positivement sur les fonctions plus stratégiques.

Définition n°2 : le management décrit l’ensemble des managers.

« Le management » définit également l’ensemble des personnes qui ont le rôle de manager ou encore de responsable, notamment d’une équipe.

Dans cette définition, on retrouve classiquement :

  • Le top management : c’est-à-dire le dirigeant, son comité de direction, éventuellement, en fonction de la taille de l’entreprise, les N-1 et N-2 du CODIR. Le top management se focalise davantage sur la stratégie de l’entreprise. Mais de plus en plus, avec un management humaniste, l’ensemble des collaborateurs s’attendent à un leadership inspirant.
  • Le middle management : allant du top management jusqu’aux managers de deuxième ligne, le middle management est en charge, à chaque niveau, de décliner la vision stratégique de manière de plus en plus opérationnelle. On qualifie parfois le middle management de managers de managers.
  • Le management de première ligne : parfois appelé management opérationnel, décrit les managers de proximité, ceux qui encadrent des collaborateurs qui ne sont pas managers.

Dans la plupart des cas, cette définition de management prend en compte la notion de management hiérarchique. Le management est en charge de l’évaluation des collaborateurs, de la sanction de la performance individuelle. Avec le courant humaniste, on attend beaucoup plus du management qu’il motive, engage et développe les collaborateurs. Dans les entreprises dites libérées, le management dit « hiérarchique » disparaît au profit de personnes responsables, redevables envers l’organisation sur un périmètre donné. La notion de management ne disparaît pas mais la dimension contrôle / sanction est mise de côté.

Définition n°3 : le management comme pratiques managériales.

C’est la définition à laquelle collaborateurs et managers ont le plus souvent affaire. Quand on parle de formation au management ou encore de coaching managérial, c’est bien cette définition qui est concernée. Les pratiques managériales sont la déclinaison concrète du système de management (définition n°1), à travers les différentes lignes managériales (définition n°2).

Avant la seconde guerre mondiale, les pratiques managériales se réduisaient aux pratiques de gestion : fixer des objectifs, décider, contrôler, planifier… Ce sont des fonctions traditionnelles, indispensables pour toutes les entreprises qui fonctionnent en management par objectif. Mais ces pratiques de management ne suffisent plus…

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En effet, aujourd’hui, et avec l’avènement de la psychologie humaniste post 1945, nous savons que ce sont les soft skills qui mettent l’huile indispensable dans les rouages de l’entreprise.

Communiquer, développer, accompagner, motiver, donner du sens, etc. sont des pratiques managériales très attendues des collaborateurs. Si elles ne sont pas suffisamment présentes en entreprise, la performance de l’entreprise n’est pas au rendez-vous.

Peter Drucker dit en 1989 : «Le management est quelque chose qui se rapporte à des êtres humains. Sa tâche, son devoir, c’est de rendre les hommes capables de produire un résultat commun, de donner de l’efficacité à leurs capacités, et de faire en sorte que leurs points faibles n’aient pas d’importance. »

La définition du management de Drucker est très largement humaniste. D’autre part, elle décrit bien plus des comportements managériaux que le système de management d’Henri Fayol qui ne décrit que de la gestion.

Quelle définition du mot management retenir ?

Les trois définitions sont importantes car elles sont systémiques. Le système de management porte aujourd’hui, au-delà des grandes règles de gestion, l’état d’esprit de l’entreprise. Le système de management est un ingrédient clé de la culture d’entreprise. Dans la continuité, il n’y aurait pas de pratiques managériales sans des femmes et des hommes pour les incarner et les déployer. Il y a bien un « être manager » et pas seulement un « faire du management ».

De la même manière, les deux orientations du management sont à conserver et développer, l’une sur la gestion (le hard), l’autre sur les compétences relationnelles et émotionnelles (le soft, la prise en compte du facteur humain). Ce n’est pas l’un ou l’autre, c’est plutôt : « pas l’un sans l’autre ».