Un peu de sémantique et d’historique des projets de transformation des Systèmes d’Information devraient nous permettre de s’accorder sur ce qu’est la transformation digitale et si on peut vraiment qualifier ce mouvement de « transformation ».

Digitale : définition française

La digitale est une plante !

La dérive sémantique vient de l’emploi du mot « digit » en anglais. En anglais, Digit ne veut pas dire doigt mais nombre. Il y a du coup une sorte de mythe comme quoi la transformation digitale, c’est tout ce qui recouvre l’utilisation d’outils numériques avec les mains et les doigts. Alors oui, les outils déportés avec lesquels on tripote font partie de la définition de la transformation digitale en même temps que le bon terme c’est « transformation numérique ».

Surfant sur la vague de ne pas devenir has been, les SSII (Sociétés de Services et d’Ingénierie Informatique) se font maintenant appeler ESN (Entreprises de Services Numériques) et non pas ESD (Entreprise de Services Digitaux) !

En bref, si vous voulez faire professionnel dans votre discours, parlez plutôt de transformation numérique que de transformation digitale, les geeks apprécieront.

Peut-on parler de transformation digitale ?

Oui et non.

Oui parce qu’il y a une accélération des possibilités de ce qui s’appelait autrefois les NTIC (Nouvelles Technologies d’Information et de Communication).

L’internet et l’informatique ont permis de déployer dès la fin des années 90 des systèmes d’information révolutionnant les pratiques de travail :

  • Progiciels intégrés permettant d’informatiser les processus transverses de la vente à la comptabilité.
  • Mise en place des centres d’appel avec des outils reconnaissant votre numéro de téléphone et permettant au téléopérateur de voir votre fiche client apparaissant directement sur votre écran.
  • Autres outils comme le e-Procurement permettant de commander vos stylos, carnets voir PC directement depuis votre ordinateur avec un workflow facilitant la validation des demandes d’achat.

D’un point de vue sociétal également, il y 20 ans, ceux qui avaient un smartphone étaient minoritaires… On ne pouvait avoir une réponse immédiate aux questions qu’on se posait en allant directement sur internet à partir de son téléphone ou de sa tablette. Et puis, la génération Y porterait aussi son nom du signe tracé par les écouteurs depuis leurs oreilles, qui ne sont définitivement plus branchés sur un walkman à cassettes…

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Non, parce qu’aujourd’hui il s’agit d’une accélération de ce qui existait déjà dans un passé récent et pas à proprement parler d’une transformation.

  • Amazon en est un bon exemple avec le développement du commerce en B to C par internet.
  • devOp a également accompagné des transformations digitales. Un bon exemple est visible par tous ceux d’entre vous qui prennent le TGV. Les barman et barmaid Newrest du bar TGV utilisent des tablettes mobiles pour saisir vos commandes. Cela rentre dans la définition de la transformation digitale.
  • C’est aussi la généralisation du « digital » pour tous les salariés. Par exemple avec des projets d’ordinateur portable allégés où toutes les données sont stockées dans le cloud.

Alors quelle définition de la transformation digitale ?

On pourrait peut-être proposer la définition suivante :

La transformation digitale concerne la généralisation de l’accès à l’internet et à l’informatique de tous les collaborateurs de l’entreprise et de tous les particuliers d’une manière générale. Cette généralisation se fait par des outils informatiques de plus en plus faciles d’accès et intuitifs que par le passé. Enfin, et pour le monde de l’entreprise, on peut parler de transformation digitale, car si ladite entreprise ne réussit pas cette transformation, elle a plus de risque de s’éteindre, de se faire « Kodakiser ».

La vraie question serait de connaître la définition d’une transformation digitale réussie !

Pour que la transformation digitale fonctionne… Il faut que tout le monde s’y mette. Au-delà des problèmes purement techniques, la réussite des projets de transformation digitale réside dans la conduite du changement associée.

Il est essentiel que chacun s’approprie la transformation digitale pour qu’elle se concrétise.

L’accompagnement au changement est indispensable à travers un plan de communication, une formation concrète terrain adaptée à la situation de chacun. Si la génération Y a des facilités, les plus anciens ont parfois du mal à s’y mettre. Et c’est sans parler des dirigeants dont le manque d’exemplarité dans l’utilisation de la technologie digitale est loin de faciliter le sponsorship des projets de transformation digitale.