Vous êtes manager non hiérarchique, c’est-à-dire que vous travaillez avec une équipe pour laquelle vous n’avez pas d’autorité hiérarchique. Vous pouvez vivre ce management non hiérarchique comme une grosse épine dans le pied parce que vous croyez (à 80% à tort) que seule l’autorité hiérarchique permet de mobiliser les équipiers vers un objectif commun. Pour vous aider à asseoir votre management non hiérarchique, deux leviers majeurs : asseoir une autre forme d’autorité managériale et composer habilement avec les managers hiérarchiques de vos équipiers.

Différentes formes d’autorité managériale en dehors du management hiérarchique

Le leadership peut se définir par le fait que les collaborateurs que vous managez ont fondamentalement envie de travailler avec vous.

Pourquoi ? Parce qu’à votre contact, ils apprennent des choses nouvelles, se sentent valorisés, sont motivés par les missions que vous leur confiez. Bref, vous contribuez à leur développement et à leur épanouissement professionnel.

Alors, pour quelles raisons vous a-t-on proposé de faire du management non hiérarchique ?

L’autorité fondée sur la compétence

Peut-être êtes-vous un expert de votre domaine, connu et reconnu de tous les membres de l’organisation ? Ou alors, vous avez la tête « bien faite ». Dans les deux cas, il y a un vrai intérêt à travailler avec vous pour le collaborateur. Au-delà de « je travaille avec quelqu’un de brillant », en transmettant vos compétences à vos collaborateurs, de fait, ils vont se développer. C’est gagné !

L’autorité fondée sur l’exemplarité

Vous êtes un modèle pour les autres. Vous n’hésitez pas à agir et faire les premiers pas pour embarquer votre équipe. Vous êtes franc du collier : vous dites ce que vous faites et vous faites ce que vous dites. Vos collaborateurs seront sensibles à votre engagement personnel dans l’atteinte des objectifs et ils vont avoir très envie de vous copier et de vous soutenir. C’est gagné !

L’autorité fondée sur la participation

Vous êtes un animateur né. Pour vous, l’important, c’est le collectif et que chacun contribue au projet commun. Vous êtes un peu idéaliste, et en même temps, dans un monde qui manque de sens et où tous les collaborateurs en ont besoin, vous êtes un catalyseur d’intelligence collective qui aide chacun à exprimer son potentiel. Vos équipiers ont envie de travailler avec vous mais surtout tous ensemble… C’est gagné !

Travailler suffisamment étroitement avec le ou les managers hiérarchiques de vos équipiers

Mettez-vous à la place d’un de vos équipiers, il a deux managers, l’un hiérarchique l’autre non hiérarchique. On l’a plus ou moins détaché à temps partiel sur les activités dont vous êtes responsable. Et il se demande ce qu’il va y gagner vu que seul son responsable hiérarchique va lui fixer ses objectifs annuels, l’évaluer, contribuer ou pas à son augmentation de salaire et à sa gestion de carrière…

Il est donc important de rassurer le collaborateur en expliquant que même si vous faites du management non hiérarchique, vous contribuez à son évaluation et à sa progression de carrière.

Comment ? Vous vous êtes rapproché de son manager hiérarchique. Ensemble, vous avez discuté ou négocié la répartition des tâches. Celles-ci font l’objet d’une lettre de mission qui sera annexée aux objectifs annuels. Vous pouvez même être en mesure de participer à l’entretien annuel d’évaluation avec le hiérarchique pour contribuer à une évaluation objective du collaborateur. Là c’est vraiment gagné parce que le collaborateur sait qu’en travaillant avec vous, il ne fera pas du bénévolat.

Ne manquez plus rien !

​Inscrivez-vous tout de suite ​pour recevoir les prochaines publications de notre blog directement dans votre boite mail.


​​Ce formulaire est conforme au RGPD, ​​​en savoir plus

Cependant, dans 20% des cas, ça peut tout de même être compliqué…

Cas 1, le manager hiérarchique est un excellent manager.

De fait, quelle que soit votre crédibilité, il vous pique la vedette. C’est tellement intéressant de travailler avec lui que travailler en même temps avec vous, c’est un deuil à faire pour le collaborateur. Pas gagné… Mais rien de perdu, car comme le manager hiérarchique est un excellent manager, il comprend bien tout l’enjeu de détacher du temps de ses équipes pour contribuer à vos objectifs de manager. Il en sera d’autant plus coopératif et constructif avec vous pour trouver une solution tripartite gagnante pour chacun.

Cas 2, le manager hiérarchique est un tyran.

Là, on parle de management hiérarchique à la baguette. Le collaborateur a le doigt sur la couture du pantalon. S’il ne fait pas bien ce que son hiérarchique lui demande de faire, et au-delà de se prendre un recadrage en public, il sait qu’il sera mal évalué et que sa progression de carrière sera compromise. En même temps, son quotidien est devenu un enfer avec ce manager-là… Et vous arrivez, tel le messie, pour lui proposer une mission dans laquelle il va pouvoir souffler, progresser, s’épanouir à votre contact. C’est gagné…

En conclusion, vous faites du management non hiérarchique, mais rien ne vous empêche de valoriser les compétences des équipiers auprès de leur hiérarchique, de leur N+2, etc. Les collaborateurs qui travaillent avec vous saurons qu’ils sont visibles auprès des personnes les plus importantes de l’organisation, et c’est un levier de motivation important, qui est encore plus important que le management hiérarchique !

Faire du management non hiérarchique, c’est difficile mais pas impossible. Si vous avez été manager hiérarchique, détachez-vous des droits régaliens qui vous incombaient (validation des congés, de la feuille de temps, etc.) pour vous consacrer à la substantifique moelle du management : le développement des collaborateurs. Si vous n’avez jamais été manager hiérarchique, c’est tant mieux, en faisant du management non hiérarchique, vous deviendrez encore un bien meilleur manager hiérarchique !