La myriade d’activités qui font irruption dans votre journée de manager vous encourage à « switcher » rapidement votre attention d’un sujet à un autre, et cette tendance qu’à votre esprit à s’accrocher à toute sorte de stimuli externes est décuplée par l’utilisation des réseaux et des mails. Vous pensez à dix mille choses en même temps, vous pensez être capables de faire plusieurs choses en même temps et vous vous croyez multi -tâches– ce qui est une illusion. En réalité, lorsque « nous faisons plusieurs choses en même temps » nous imposons à notre cerveau un intense séquençage d’information qui le fatigue énormément.

Il lui faut à chaque fois restaurer le contexte précédent, l’interrompre, le rétablir et cela à un rythme soutenu.

Cet éparpillement de l’attention a donc un coût biologique certain pour notre cerveau. Les recherches récentes démontrent ainsi que l’anticipation d’une tâche à venir perturbe la performance de celle en cours, et que le « multitasking » (1) génère un stress important chez la plupart des managers, voire des désordres psychiques avec des conséquences directes sur la santé.

Revenir consciemment dans le temps présent, pour rétablir l’équilibre

L’attention consciente n’existe que dans le présent.

Nous devons apprendre à changer de dimension temporelle pour mieux faire face à la situation. « La conscience ne change pas dans le changement. Les expériences se modifient sans cesse mais pas l’attention consciente qui les illumine. » (Kristin Neff)

Il n’en faut pas beaucoup pour que nous nous sentions submergés par le flot de nos pensées. (Notre cerveau produit en moyenne 80 000 pensées par jour, et la moitié de ces pensées serait constituée de répétitions et de ruminations). Sans entraînement, nous sommes à la merci de nos pensées et de nos schémas de pensées, c’est-à-dire qu’en plus du rythme effréné que nous nous imposons, nous y rajoutons nos commentaires mentaux habituels (je ne vais pas y arriver, c’est n’importe quoi, il faut toujours que j’attende le travail des autres, je suis sûr que la réunion va traîner en longueur, etc…)

Nous intervenons également sur notre perception des évènements. En devenant plus conscient des pensées répétitives qui nous habitent, de cette tendance qu’à notre esprit de penser sans cesse, sans repos, de répéter encore et encore les mêmes choses, de se balader entre le présent et le futur, nous prenons du recul sur nos propres conditionnements mentaux. Cette pratique nous rend plus alerte et plus vif.

C’est la pratique de base d’hygiène interne.

En nous entraînant à la pleine conscience, nous nous entraînons également à mieux gérer des situations tendues, à prendre du recul sur nos automatismes de comportement, à réagir différemment face aux défis de nos vies, petits et grands.

S’entraîner à ramener son attention au présent (extrait du livre « Autobienveillance »)

Aménagez aussi souvent que possible dans votre journée des petits temps de marche consciente. Vous n’avez rien à changer, vous marchez de toute façon. Pour aller faire vos courses, pour aller prendre votre bus, monter et descendre des escaliers, pour vous rendre quelque part.

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Avez-vous observé comme vous êtes projeté ailleurs lorsque vous marchez ?

En fait vous vous déplacez d’un endroit à un autre, souvent envahi des pensées de ce que vous allez faire après, de ce que vous avez fait avant, et toutes autres sortes de rêveries. Il n’en a pas toujours été ainsi. Vous avez dû travailler dur pour apprendre à marcher, renforcer vos muscles, votre équilibre, apprendre à faire tenir ce volume debout sur la petite surface de minuscules pieds en déplacement. A cette époque, vous étiez totalement présent et il ne s’agissait pas de penser à autre chose, sous peine de chute parfois violente. Vous ne vous souvenez pas combien vous étiez heureux de vos premiers pas, cependant vous faites sans doute partie de tous ces enfants exaltés par le fait de réussir ce tour de force : parvenir à lâcher prise, s’engager dans un déséquilibre audacieux pour aller de l’avant.

Beaucoup de choses se passent dans notre corps lorsque nous marchons.

Nous pouvons sentir tout cela, être un avec cette énergie et ce mouvement qui nous portent : notre respiration active, le sol qui revient à intervalle régulier sous nos semelles ; le mouvement de nos jambes ; le mouvement de nos épaules ; le balancement de notre corps ; le déséquilibre qui se crée à chaque pas…. A peine votre pied s’est-il reposé sur le sol que l’autre a déjà décollé et pendant un tout petit laps de temps vous êtes suspendu dans l’espace comme un équilibriste et ça recommence sans se lasser… Choisissez de rester quelque temps avec une observation, puis dirigez votre attention vers une autre sensation provoquée par la marche. Restez présent à votre respiration. Vous pouvez aussi accorder votre respiration au rythme de votre marche : inspirer sur deux pas, expirer sur trois…

Ainsi quand vous vous déplacez d’un endroit à un autre, tout habité de pensées, revenez à votre corps en mouvement et à tout ce qui s’y passe. Vous ne perdrez aucun temps. Par contre vous constaterez que lorsque vous regarderez autour de vous, les couleurs seront plus présentes, les détails, les sons aussi.

Votre système va très vite intégrer cette pratique très aidante qui vous permet de vous détacher de l’activité mentale, d’aiguiser vos capacités d’attention, de sortir du pilote automatique et de gagner en clairvoyance, mais surtout et d’abord de vous apaiser, de susciter en vous détachement et calme.

(1) Le multitasking consiste à mener plusieurs tâches simultanément, essentiellement par souci d’efficacité, aussi bien dans le domaine professionnel que dans la vie privée, et qui tend à se banaliser avec le développement des outils de communication. Aujourd’hui, moins de 3% de la population serait en mesure de faire du multitasking de manière efficace et sans conséquences notables.

Sylvie Sarda