Je n’y arrive plus, je n’ai pas le temps. Je suis submergé de mails. Je n’arrive pas à m’organiser…

Ces plaintes des salariés reviennent sans cesse dans les formations de gestion de stress. L’accélération des échanges, la surcharge d’informations et le manque de temps pour traiter ces données sont souvent citées par les personnes comme des causes principales de sur-stress. Or des esprits surchargés ne peuvent ni résoudre efficacement les problèmes, ni faire appel à leur créativité, alors que c’est justement ce qui leur est demandé, dans une période où nous devons apprendre trouver des issues à des problématiques complexes et faire preuve d’innovation face à des contextes incertains et changeants.

La pratique de la pleine conscience, ou Mindfulness, est un moyen efficace de gérer le stress lié à la surcharge d’informations.

Quelle est votre routine quotidienne au travail ?

Peut-être reconnaîtrez-vous votre début de journée-type…

A peine arrivé au bureau vous avez déjà allumé l’ordinateur, une tasse de café à la main, le fond d’écran familier apparait avec sa lumière fade, vous faites un premier checking rapide de vos mails, vous constatez qu’il y en a 50 ou plus, vous ouvrez une fenêtre avec votre agenda et les notifications de la journée, vous faîtes un petit tour rapide sur facebook et vous laissez la fenêtre FB ouverte dans un coin, pour y retourner un peu plus tard, vous allez chercher un autre café, votre téléphone sonne, c’est au sujet de la réunion de tout à l’heure, il vous faut des docs en plus, vous lancez une recherche sur google parce que vous venez d’avoir une idée par rapport au dossier X, vous espérez que votre fille s’est réveillée à temps pour le bus et vous appelez discrètement son portable, vous vous apercevez que le temps passe et qu’il vous faut absolument vous mettre à la préparation de cette réunion, etc…

A l’issue de notre journée nous nous sentons fatigués, voire épuisés parce que nous rajoutons à notre charge de travail des comportements non centrés qui gaspillent notre énergie. Nous cherchons à compenser en buvant plus de café, en mangeant trop… Nos modes de vie au travail nous incitent de plus en plus à être hors de nous-même, dans un rythme accéléré qui ne correspond pas au temps réel. Dans ces moments nous sommes dissociés de notre corps, exilés dans notre mental et fonctionnant sur pilote automatique.

Sans entraînement, l’attention n’est pas naturellement stable.

En entraînant notre attention, notre stress et la dispersion de notre esprit diminuent.

Au bout d’un moment, notre esprit se calme et lorsque l’esprit se calme, le corps se calme lui-aussi. Et quand le corps se calme, l’esprit se calme encore plus. Et cela, juste en prêtant attention à notre respiration.

C’est comme l’histoire des trois petits cochons : il suffit au loup de souffler légèrement sur la maison de paille pour qu’elle s’envole. La maison de briques, elle, résiste à tous les efforts du loup. L’état de pleine conscience nous permet de rester solidement centré, protégé et en sécurité au cœur des plus fortes tempêtes. Cela viendra, mais en attendant, nous pouvons déjà nous efforcer de construire une maison de bois pour notre esprit fatigué, et le rendre un peu plus stable. Nous y gagnerons bien des bénéfices.

Comme pour tout apprentissage, la répétition est nécessaire.

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Ensuite votre système l’intégrera, car il est orienté vers l’adaptation et l’intégration de ce qui vous convient le mieux, vers l’optimisation de son fonctionnement. Et puis vous verrez, rapidement vous y prendrez goût et vous continuerez à pratiquer : viendra un moment où vous ne pourrez plus vous passer de ces moments où vous vous mettez en relation avec vous-même.

Exercice d’entraînement : observer nos comportements automatiques

Tous ces moments au cours desquels nous réalisons des tâches connues par cœur sont ceux où notre esprit et nos pensées nous entraînent bien loin et parfois, de manière obsessionnelle. Nous pouvons très facilement changer d’espace-temps en revenant à la conscience de ce que nous sommes en train de faire.

Dans notre vie de tous les jours, nous exerçons de nombreuses activités quotidiennes et routinières. Ces activités étant encodées une fois pour toutes, pratiquées des millions de fois, nous sommes ailleurs la plupart du temps lorsque nous les réalisons.

Voilà d’excellentes occasions de débuter notre entraînement à la présence dans le moment présent.

Il est amusant d’observer consciemment nos automatismes. Par exemple, observez comment vous prenez votre douche, il est probable que vous ayez mis en place un rituel bien spécifique –vous commencez à mouiller votre corps par le pied droit et non le pied gauche, vous vous tenez toujours de la même façon sous la douche, etc… Vous pouvez observer comment vous vous brossez les dents, vous commencez d’un côté en particulier, et vous continuez suivant un programme établi…. Comment vous vous y prenez pour vous coiffer…. Observez cela. Faites-le aussi souvent que possible, faites en un jeu.

Revenir à l’instant présent par la conscience du corps

Vous pouvez débuter dès votre réveil. Vous ouvrez un œil, et déjà votre esprit s’engouffre dans toutes les tâches que vous devrez accomplir aujourd’hui, et vous vous levez comme un automate, sans conscience. Vous avez été absorbé par « le faire » et par les pensées – vous ne vous êtes pas connecté à votre corps et le système s’est mis sur pilote automatique.

La connexion s’opère sur le temps d’une respiration : respirez simplement, sans chercher à transformer quoi que ce soit. Connectez-vous doucement à vos sensations. Il y a des sensations externes: le contact du drap sur votre corps, la chaleur de votre lit. Il y a différentes sensations dans votre corps aussi. Sentez globalement la forme de votre corps dans le lit, sa position. Vous avez à peine le temps de noter tout cela car déjà peut-être vous pensez à des tas de choses : « ah oui c’est toujours cette douleur à l’épaule qui ne passe pas… J’ai encore mal au dos… J’ai mal dormi…Bon allez il faut que j’y aille… De toute façon ces exercices, ce n’est pas fait pour moi… ».

Ces commentaires, ce sont vos pensées – votre mental, qui a démarré son boulot au quart de tour : énumérer, qualifier, trier, interpréter. Vous pouvez aussi observer cela : toutes ces pensées qui se lèvent. Vous pouvez constater qu’elles ont un effet, ces pensées, sur votre état interne, qu’elles peuvent instantanément affecter votre humeur, vous rendre plus impatient, plus stressé… Respirez encore une fois, revenez aux sensations, bougez légèrement pour sentir ce qui est tendu, détendu.

Rassurez-vous, vous n’êtes pas en retard : tout cela aura duré moins de 2 minutes !

Vous pouvez ainsi revenir à votre corps aussi souvent que vous le souhaitez, volontairement, à n’importe quel moment de la journée, dans n’importe quel contexte : quand vous êtes immobile comme lorsque vous êtes en mouvement, quand vous êtes seul comme quand vous êtes avec d’autres personnes, vous pouvez être conscient de votre corps et de ses sensations quand vous marchez tranquillement dans la forêt comme lorsque vous courez pour attraper votre bus. Vous pouvez revenir à votre corps alors que vous êtes envahi de pensées, vous avez ce pouvoir. Exercez-vous avec patience.

Le but de la pratique n’est pas d’arrêter les pensées, ce qui est impossible, mais de ralentir le flux mental. En fait, chaque fois que vous avez cette capacité de remarquer que vous êtes embarqué dans vos pensées et que vous ramenez votre attention à vos sensations corporelles, à votre respiration, et bien vous êtes en train de pratiquer la pleine conscience ! Donc félicitez-vous gentiment, car le but n’est pas de bien faire, d’être calme, serein mais simplement d’entraîner notre attention encore et encore. On peut ressentir un état d’impatience, et le noter. On peut avoir des pensées répétitives, et le noter… C’est tout ce qu’il y a à faire.

Ne cherchez pas à performer, faîtes simplement du mieux que vous pouvez.

Et faites-lui confiance : votre corps est une voie vers la conscience.

La Mindfulness, par cette attention au présent, a pour objectif de vous sortir du mental qui ressasse sans cesse les mêmes choses, et la pratique de la peine conscience vous permettra de prendre du recul, de mieux réagir dans une situation tendue ou inattendue, et finalement d’être plus créatif.

Sylvie Sarda