Pensée critique, prise de décision, capacité à prendre des risques, ouverture, adaptabilité…. sont autant de soft skills prisées en entreprise, entre autres pour les postes de management et de direction. Sachez qu’un Quotient Intellectuel raisonnable ne nous prémunit pas contre des soft skills cognitives insuffisamment développées ! Et pour cause, notre humanité est bourrée de biais cognitifs qui entravent le développement de ces soft skills.

Rien que de connaître ces biais cognitifs peut nous aider à développer nos soft skills cognitives.

En voici quelques exemples.

L’effet Dunning-Kruger pour développer sa soft skill « pensée critique ».

Il s’agit d’un biais cognitif qui fait que les salariés les moins qualifiés dans un domaine surestiment leurs compétences et notamment leurs soft skills cognitives. L’effet Dunning-Kruger est très à la mode en ces temps de Covid-19. Beaucoup d’entre nous nous sommes rapidement transformés en épidémiologistes voire en virologues croyant tout savoir sur le Coronavirus et ses impacts. Cela alimente d’ailleurs des passions parfois houleuses y compris sur les réseaux sociaux (pensons à tous ceux qui ont affirmé qu’il n’y aurait pas de seconde vague…). Et pourtant, la plupart des experts en ce domaine restent humbles alors qu’ils en savent beaucoup plus que nous.

Avant d’être en capacité de développer sa soft skill « pensée critique », il faut du temps et de l’apprentissage.

C’est à partir de ce moment-là que chacun pourra reconnaître ses lacunes antérieures. Et donc, pour les non-sachants, et les sachants aussi d’ailleurs, on peut dire que le « doute » (au sens cognitif du terme) et les vérifications qui s’en suivent, est une véritable soft skill. Le doute est une compétence : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien », disait Socrate.

La dissonance cognitive pour développer les soft skills d’Ouverture et d’Adaptabilité.

Qu’est-ce qui fait que tout un chacun, y compris un dirigeant ou un manager, peut rester camper sur une position pour laquelle, malgré des signaux forts d’inadéquation, tout indique qu’il faudrait la faire évoluer ? Il s’agit de la dissonance cognitive.

C’est l’état de malaise dans lequel on se sent lorsque quelque chose de nouveau (un fait, une information, etc.), vient contredire notre système de pensées et de croyances.

Cette tension interne peut alors amoindrir nos soft skills cognitives car pour sortir de cet état de malaise, nous allons surtout tenter de ne pas «regarder la vérité en face », de ne pas faire évoluer notre point de vue sur le sujet. Un exemple d’actualité, c’est le télétravail. Il y a ceux qui aimeraient que les pratiques évoluent en la matière et ceux qui aimeraient que tout redevienne comme avant le confinement. Pour ces derniers, il est difficile d’entendre des arguments objectifs relatifs au retour d’expérience du télétravail en période de confinement quand tout leur système de croyances leur indique que le télétravail est inefficace.

L’ouverture et l’adaptabilité sont des soft skills qu’on peut développer lorsqu’on a compris la dissonance cognitive et qu’elle devient une soft skill en elle-même. En effet, repérer son état de dissonance cognitive est une très belle soft skill d’intelligence émotionnelle.

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Quels biais cognitifs connaître pour développer sa soft skill Prise de décision ?

Ces biais sont extrêmement nombreux en même temps que la prise de décision est une soft skill de tous les jours. En voici deux exemples.

Effet de récence vs effet de primauté. Ce sont deux biais cognitifs qui font que nous allons avoir tendance à prendre une décision sur la base de la première ou bien de la dernière information reçue ! Un exemple où la soft skill prise de décision peut être mise à mal est pour les recruteurs non aguerris : ils auront tendance à retenir soit plutôt le premier, soit plutôt le dernier candidat qu’ils auront rencontré !

Vous vouliez décider de dire non, et puis vous avez décider de dire oui. Tous les biais d’engagement sont à connaître pour développer la soft skill Prise de décision, et au passage, la soft skill Affirmation de soi. Un exemple de biais d’engagement est la technique du pied dans la porte. Dans la rue, ça donne une personne qui vient vous voir pour vous demander l’heure, ce que vous faites, et puis la personne vous demande 1 euro, ce que vous avez beaucoup plus de chance de décider de faire que s’il ne vous avait pas demander l’heure avant. En entreprise, c’est très classique. Votre patron vous demande un tout petit service qui ne vous prendra pas beaucoup de temps, vous dites oui ou bien vous dites, « OK, je t’écoute et je te réponds après si je peux te rendre ce service» (et là, vous développez votre soft skill Prise de décision).

En conclusion, si vous souhaitez développer vos soft skills, notamment cognitives, bien connaître les biais cognitifs peuvent vous y aider. De nombreuses sources bibliographiques et sitographiques sont accessibles. Les bais cognitifs sont une des spécialités de la psychologie sociale. Bonnes lectures !