Pourquoi la plupart d’entre nous appréhendent autant la prise de parole en public ? L’enjeu de cette intervention entre en compte bien sûr, et par ailleurs, quand on est seul face à un auditoire, la peur est une réaction normale. Cette peur est surtout celle d’être jugé, et on craint les réactions négatives, réelles ou supposées, du public : l’hostilité, l’incompréhension, la raillerie…

Jean-Luc Solal, consultant en formation de prise de parole en public, comédien et metteur en scène, nous livre quelques trucs très efficaces pour gérer son stress dans les moments clés d’une intervention en public.

Préparation du discours

Quelques jours, ou quelques semaines avant la prise de parole en public, vous allez préparer votre discours. Lors de cette phase, gardez en tête 3 points clés : structuration, message et détente !

Lorsque vous allez faire le plan de votre discours, commencez par vous poser la question simple, mais fondamentale : quel message, ou plutôt quels messages, je veux faire passer ? On constate généralement qu’un discours contient un message majeur, et 3 messages annexes. Préparer un powerpoint, et simplement le commenter, n’aboutira à rien, car au final, le message ne sera pas passé.

  • Chercher ce qui est important pour vous : que défendez-vous, en quoi croyez-vous, quelles sont vos valeurs, vos convictions? La prise de parole en public est aussi une représentation de vous-même, et le fait d’être bien conscient de qui vous êtes, vous sera fort utile en cas de réactions négatives de votre auditoire. Vous pourrez réagir, improviser, argumenter. Prenez ce recul nécessaire par rapport au contenu pur, pour l’enrichir de ce que vous êtes.
  • Au-delà du message informatif, quel message émotionnel voulez-vous faire passer ? De l’enthousiasme, de la motivation, de l’indignation? Cela vous permettra d’être cohérent dans ce que l’on appelle la métacommunication, autrement dit tout ce qui est non verbal : votre voix, vos mouvements, etc
  • Essayez d’anticiper : que pourrais-je dire/faire si la salle réagit mal à ce moment-là ? comment susciter leur intérêt sur tel point? Imaginez divers scénarios, projetez-vous, pour ne pas vous laisser déstabiliser.

Et enfin, pensez à vous détendre, à ne pas surpréparer cette intervention: sport, amis, sorties…, dédramatisez en faisant autre chose. La visualisation positive donne de bons résultats pour réduire l’appréhension : repensez à des expériences précédentes de prise de parole en public qui se sont bien passées, imprégnez-vous en. Jean-Luc Solal nous livre son truc à lui, qu’il s’applique avant de monter sur scène :

se faire confiance, tout simplement, laisser émerger ce qui vient.

L’entrée dans l’arène

Jean-Luc Solal nous donne deux indispensables clés pour ne pas être submergé par le stress lors des toutes premières minutes de la prise de parole : la respiration et… le silence.

La respiration est la base de la lutte contre le stress : une respiration calme et consciente fait immédiatement battre en retraite la panique.

Et ce silence, alors, inattendu dans une amorce de prise de parole ? Un silence de 2, 3, 4 secondes, lors duquel vous allez balayer la salle du regard (et respirer !) va vous permettre de rentrer en contact avec votre auditoire. En vous taisant, en écoutant la salle, vous allez obtenir son attention, et vous-même vous mettre dans une posture d’écoute.

C’est un très bon début.

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Ecouter votre auditoire

Le stress a tendance à nous renfermer sur nous-même, mais il faut absolument aller dans le sens inverse, pour rester à l’écoute de l’auditoire, pour percevoir ses réactions : sont-ils intéressés ? sont-ils en colère ?

Que les réactions soient subtiles ou ouvertes, positives ou négatives, ne les ignorez surtout pas. Au contraire, saisissez la balle au bond, et osez entrer en contact avec votre auditoire, interpellez-le : ont-ils des remarques, des questions ? Partagez ce que vous ressentez, au lieu de vous laisser noyer par le stress : « J’ai l’impression que ça ne vous intéresse pas trop », « J’entends des protestations, qu’est-ce qui vous gêne? », etc.

Que faire en cas de trou noir?

Vous avez bien préparé votre discours, tout se passe bien, et tout à coup : trou noir. Brouillard total, étourdissement, oreilles qui bourdonnent, cœur qui palpite : vous ne l’attendiez plus, et voilà le stress qui vous assaille.

On gagne toujours à être vrai

nous affirme Jean-Luc Solal. Même sur une scène. Alors dîtes-le : « Je ne sais plus trop où j’en suis », « J’ai eu une semaine un peu difficile ». Faites ouvertement le constat de votre humeur, si possible avec une pointe d’humour, et vous allez vous « raccrocher » à votre auditoire, qui accueille la plupart du temps ces aveux avec bienveillance.

Tout le monde est capable de mener à bien une prise de parole en public, même les plus introvertis, mais souvent, une formation est nécessaire pour débloquer ses appréhensions. Et n’oubliez pas : respirez !

Merci à Jean-Luc Solal, consultant formateur en prise de parole en public pour devOp