Initier une culture collaborative dans l’entreprise passe nécessairement par la mise en œuvre d’espaces et d’outils collaboratifs. En même temps, lorsqu’on parle de culture, on parle aussi de facteur humain pour lequel process et outils disparaissent au profit de valeurs et schémas inconscients. Dans le cadre de la culture collaborative, il s’agira que chaque collaborateur soit intimement porté par un désir collaboratif, un état d’esprit ouvert sur le collectif. Ainsi, il est indispensable de préserver les individualités lorsqu’on veut créer une culture collaborative.

La culture collaborative, avantage compétitif majeur des entreprises du XXIème siècle

La culture collaborative encourage la collaboration entre les forces vives de l’entreprise. Cette culture correspond aux organisations qui savent dépasser les intérêts individuels et objectifs de performance de chaque service pour susciter transversalité et but commun.

La culture collaborative est un facteur clé performance de l’entreprise dans notre monde VICA (volatile, Incertain, Complexe, Ambigu). L’équation de la culture collaborative est celle de l’intelligence collective : 1+1 = 3. Cela veut dire que grâce à la culture collaborative, le tout est supérieur à la somme des intelligences collectées. Pour l’entreprise, la culture collaborative est une source d’innovation et de productivité. Pour les salariés, la culture collaborative est facteur d’apprentissage continu et de bien-être dans son travail.

Pour parvenir à une telle culture, il faut, paradoxalement et dans chaque rituel collaboratif, préserver les individualités et les singularités.

La culture collaborative ne peut exister sans la valorisation du « Je »

Pour qu’il y est un « Nous », il faut d’abord que chaque « Je » se sente reconnu et légitime.

Dans les facilitations en intelligence collective que nous menons, nous sommes particulièrement vigilants à faire que chaque collaborateur puisse exprimer sa singularité au profit de la culture collaborative.

Cela passe par exemple par de longues phases d’inclusion. Will Shutz est l’auteur de ce concept d’inclusion dans l’élément humain : « inclusion, contrôle, ouverture », modèle qui s’applique tout à fait à la culture collaborative.

  • L’inclusion est la phase de développement des relations collaboratives dans laquelle chacun doit pouvoir se connaître et se reconnaître dans le collectif. L’objectif est que chaque collaborateur fasse sa place dans le collectif.
  • La phase de contrôle est la phase par laquelle chacun va exercer sa compétence individuelle, en se différenciant des autres collaborateurs, ce qui nécessite de bien définir rôles et responsabilités.
  • Et c’est une fois que ces deux premiers éléments centrés sur le « Je » sont en place qu’on peut accéder à la phase d’Ouverture, au « Nous », c’est-à-dire à la culture collaborative : travailler ensemble dans un intérêt commun, confronter les idées, être créatif collectivement, etc.

Ainsi, dans la mise en place d’espaces collaboratifs (dans tous les sens du terme : lieu, outils, réunions, organisation…), nous vous invitons à respecter ces étapes, à ne pas nier les individualités sous prétexte qu’elles pourraient nuire à la culture collaborative : les individus sont le terreau de la culture collaborative.

La culture collaborative passe par un changement d’état d’esprit individuel

Là encore, tout à fait paradoxalement et en même temps éprouvé sur le terrain, la culture collaborative ne se décrète pas à un niveau collectif. Elle va bien entendu se mettre en place par l’expérimentation du travail collaboratif. Mais ce travail collaboratif va venir faire évoluer les représentations que chacun entretient au regard de la collaboration, pour faire évoluer les pratiques individuelles.

A titre d’exemple, une charte du travail collaboratif comporte des engagements individuels. Parmi ces attitudes individuelles clés permettant la culture collaborative, on retrouve quatre postures clés :

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  • Oser demander : chaque collaborateur doit apprendre à faire des demandes directes et ouvertes (non manipulatoires). Oser demander recouvre un état d’esprit qui entretient les relations collaboratives. Il s’agit d’oser demander de l’aide, un conseil, ou encore un feedback. Oser demander est un pas majeur que chaque collaborateur doit faire pour incarner cet état d’esprit.
  • Oser recevoir : Il s’agit d’accepter d’être ouvert aux propositions des autres, de savoir les accueillir en confiance et sans a priori négatif. Oser recevoir le feedback d’un pair est déjà un énorme pas pour savoir jouer collectif.
  • Oser donner : dans la culture collaborative, oser donner est à forte valeur ajoutée. Apporter à l’autre, non seulement ce qui m’incombe du fait de mon rôle ou de ce qui me plaît, mais aussi et surtout ce qui peut être reçu par lui, ce qui répond à ses besoins.
  • Oser refuser : dans la culture collaborative, il est important de savoir dire non. Cela permet de dire des vrais « oui » et ne pas tomber dans la surcharge de travail (une dérive de la culture collaborative étant un surinvestissement dans le travail). Oser refuser est une posture d’assertivité : savoir dire non à une demande mais toujours oui au collègue qu’on a en face !

En synthèse, pour instiller une culture collaborative, oui, bien entendu, il faut avant tout jouer collectif et outiller le collectif : espaces et outils collaboratifs, objectifs communs, management transversal, etc… Cependant, il ne faut pas oublier les méfaits du tout collectif qui viendrait nier l’individualité, car sans individu, pas de collectif.