Les émotions suscitent de nombreuses réserves en entreprise. Réputées imprévisibles, elles sont du ressort de l’intime. Et pourtant, depuis les travaux de Daniel Goleman et ceux de Peter Salovey et John Mayer dans les années 90, l’intelligence émotionnelle est décrite comme un puissant levier de performance. Nous y voilà : l’entreprise a besoin d’humanité pour rester en mouvement – et les émotions, étymologiquement, sont des mouvements intérieurs. Si bien que l’une des compétences phares du manager est de savoir les identifier, les orienter et les partager avec mesure.

Une émotion peut en cacher une autre

Les psychologues répertorient 6 émotions universelles : la peur, la colère, la joie, la tristesse, le dégout et le mépris, auxquelles certains ajoutent la honte et la culpabilité. Elles ne sont en soi ni négatives, ni positives. La colère, par exemple, peut être la manifestation d’un refus salvateur, et déclencher un changement. La tristesse permet de soulager une douleur dans le flot des larmes, d’admettre l’inadmissible et d’avancer.

Le mode de fonctionnement de la société nous a invité à les contenir, jusqu’à parfois nier leur existence. On masque ainsi des émotions perçues comme socialement inacceptables par d’autres émotions, qui sont sources de confusions, pour les autres et pour nous-mêmes. On peut dissimuler la peur sous le masque de la colère, ou la colère sous celui de la tristesse. Résultat : nos actes ne sont plus en accord avec notre mental, et notre entourage ne nous comprend plus. Or une équipe a besoin d’un manager cohérent et clair.

L’intégration des émotions dans le management est un exercice délicat, un chemin progressif, dont on peut distinguer plusieurs étapes.

étape 1 : accepter ses émotions

La première étape dans la gestion de ses émotions, c’est de les accepter, sans les juger. En refoulant une émotion, on s’expose à 3 risques :

  • on ignore l’information qu’elle nous apporte
  • on somatise (mal à l’estomac, tensions musculaires, etc)
  • on développe une autre émotion leurre

Sans cette conscience, on peut vite être submergé par l’émotion, et réagir de manière impulsive, et souvent inappropriée.

étape 2 : identifier ses émotions et celles de ses collaborateurs

Un manager qui fait entrer une part affective dans sa relation à son équipe, est confronté aux émotions de ses collaborateurs.
Pour ne pas être induit en erreur par des émotions trompeuses, il existe des méthodes très efficaces, comme la PNL et Success Insights, qui permettent de décrypter le langage non verbal. L’observation, et l’écoute, sont deux outils qu’on peut apprendre à affûter.

étape 3 : les apprivoiser et les comprendre

Il est question là de connaissance de soi et de lâcher-prise. Ces dimensions sont travaillées dans le cadre d’un coaching et parfois de sessions de codéveloppement entre managers. La connaissance de ses émotions permet de lever bien des freins et des obstacles. Reconnaître les déclencheurs, c’est anticiper, se sentir moins vulnérable et entravé.

Exemple : cette peur qui monte régulièrement à la gorge, d’où vient-elle ? Est-ce la peur de se tromper, la peur de ne pas être à la hauteur, ou la peur d’être jugé(e) ? Si tel est le cas, et que cette angoisse est apprivoisée, on craindra moins les critiques, et on pourra plus facilement encourager les feedbacks, se remettre en question et ainsi gagner en flexibilité.

étape 4 : les exprimer

Et c’est à ce stade que le manager cherche un équilibre, entre expression et réserve. Car un manager qui ne partage aucun affect peut difficilement être compris de ses collaborateurs, mais une trop grande proximité le mettrait en péril.

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Les émotions sont contagieuses ; or, le manager étant en grande partie responsable du bien-être de son équipe, il est nécessaire de rester vigilant dans la communication de ses émotions. Mais rester vigilant ne signifie pas auto-censurer ses émotions. En effet, garder ses émotions pour soi n’empêche pas l’apparition de signaux non maîtrisés, qui peuvent générer de l’inquiétude au sein de l’équipe.

Un très bon moyen de décompression reste l’échange entre pairs, qui a cette vertu d’offrir aux managers un terrain d’expression libre, dans lequel ils peuvent partager leurs ressentis sans risquer de déstabiliser leurs équipes.

Où se trouvent les émotions dans le management?

Partout, en fait… La plupart des fonctions managériales font intervenir les émotions. Le développement de l’intelligence émotionnelle facilite essentiellement la communication.

Citons donc quelques-uns de ces challenges émotionnels :

  • la prévention des RPS : attention aux signes de stress, de désarroi
  • la cohésion de l’équipe : la gestion des conflits, la place de chacun, la reconnaissance
  • l’accompagnement dans la transformation : surmonter l’inquiétude, trouver des ressources

L’étape 5 est l’adaptation du manager aux émotions de ses collaborateurs.

Or, dans une démarche d’organisation transversale, elle est précieuse. Une formation de gestion des émotions par la PNL ou une formation pour améliorer son intelligence relationnelle avec Success Insights, permet de décrypter le profil de ses collaborateurs, et d’adapter sa communication.

Décryptées, maîtrisées, communiquées avec justesse, les émotions peuvent fluidifier les relations interpersonnelles et renforcer le leadership. Elles sont la clé d’un management personnalisé.