Depuis la parution du livre Le Réflexe Soft Skills – Les compétences des leaders de demain en 2014 (F. Mauléon, Jérôme Hoarau, Julien Bouret), quelques raccourcis sémantiques, donc des définitions incomplètes des soft skills circulent sur Internet. Cet article vous propose de commenter ces définitions et de revenir aux sources américaines pour une bonne définition des softs skills.
Les définitions françaises actuelles des soft skills
On peut lire sur internet que les soft skills sont des compétences comportementales. Cette définition peut laisser interrogateur. En effet, une compétence et un comportement se situent sur deux niveaux logiques différents. Une compétence est un comportement « en puissance ». Dès lors, une compétence comportementale ne veut pas dire grand-chose à part un truisme. De plus cela ne nous éclaire pas sur le terme « soft » : Ce n’est pas parce que vous savez écrire l’Anglais qu’on vous voit mettre en œuvre ce comportement. Vous êtes en train de rédiger un texte en Anglais, c’est un comportement, on peut vous voir le faire, donc vous rentrez parfaitement dans une « compétence comportementale ». En revanche, écrire en Anglais, comme le parler d’ailleurs, n’est pas une soft skill. C’est une hard skill !
Une définition un peu plus éclairante circule sur la toile comme « les soft skills sont les compétences humaines et sociales ». On se rapproche davantage d’une définition au plus près des soft skills en même temps que cela reste imprécis. L’humain aurait-il la toute puissance des soft skills ? Nos animaux domestiques, entre autres, sont capables d’empathie. Un chien n’est pas un humain et fait pourtant preuve de soft skills, y compris en entreprise ! Dans certaines formations aux soft skills, le toutou est l’invité d’honneur pour les illustrer. C’est que le chien est capable de ressentir les émotions d’un être humain et de venir le voir avec la bonne posture (queue frétillante ou bien œil compatissant) pour vous soutenir dans la phase émotionnelle que vous, être humain, êtes en train de traverser. La soft skill comme l’empathie n’est pas l’apanage de l’être humain. Il y a encore une imprécision dans la définition.
Enfin, la moins convaincante des définitions est celle qui classiquement cherche à définir ce qu’elle n’est pas : « les soft skills ne s’apprennent pas à l’école ». Alors, heureusement que les soft skills s’apprennent à l’école, en famille, depuis tout petit et tout au long de la vie. Certes, les soft skills ne font pas l’objet d’apprentissages dédiés, il n’existe pas encore de cours à l’école sur les soft skills. Toutefois, toutes nos interactions sociales, surtout à l’école, sont au cœur de notre apprentissage des soft skills. D’ailleurs certains parents savent très bien pourquoi ils sont convoqués à l’école pour parler de leur enfant ou de leur ado : c’est plus rarement pour un carnet de notes catastrophiques que pour des problèmes de soft skills de l’enfant. « Votre enfant est replié sur lui-même, il ne joue pas avec les autres élèves… Il faut faire quelque chose ». Ou encore, « Votre enfant est hyperactif, il manque de discipline, de concentration, et en plus, il parle mal aux professeurs ! ».
Retour aux sources : la définition américaine des soft skills
En examinant les origines anglo-américaines des définitions, les hard skills définissent les compétences mesurables de manière objective alors que les soft skills décrivent des compétences dont l’évaluation est beaucoup plus subjective.
Le concept de soft skills apparaît aux Etats-Unis dès les années 60 !
Aujourd’hui, on en trouve la définition suivante dans des dictionnaires américains ou anglais :
« A personal skill that is usually interpersonal, non-specialized, and difficult to quantify, such as leadership or responsability. », c’est-à-dire « Une compétence personnelle, qui est habituellement interpersonnelle, non spécialisée, difficile à évaluer, comme par exemple, le leadership ou la responsabilité. »
Parfois, on définit en Français les soft skills comme les compétences douces. Il faudrait plutôt dire les compétences molles, sans que cela soit perçu négativement, comme on parle parfois des sciences humaines en disant que ce sont des sciences molles (difficiles à objectiver). Les Soft Skills se définissent ainsi par opposition aux hard skills, facilement mesurables, socle solide de compétences. Mais comme un hardware (le processeur et la mémoire de votre ordinateur) ne serait rien sans son software (les applications qui tournent dessus comme le traitement de texte), les hard skills ne sont rien sans les soft skills.
C’est l’éternel débat de la définition et de l’articulation entre le fond (hard) et la forme (soft). Buvez une bonne bouteille de vin… sans sa bouteille, cela risque d’être difficile. En même temps, la bouteille peut être belle, mais son contenant, le vin est bouchonné, donc imbuvable. On peut avoir de très bonnes soft skills et être tout à fait incompétent pour l’emploi qu’on nous propose. En revanche, à niveau de hard skills égal pour un poste donné, on préférera le candidat qui fait le plus preuve de soft skills : empathie, adaptation, communication interpersonnelle, auto-motivation, etc, etc. !
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En conclusion, quelle définition des soft skills ?
Préférez peut-être la traduction de l’anglais, qui met bien en valeur toute la difficulté à définir les soft skills ! Faites la liste d’exemples de soft skills : écoute, empathie, auto-motivation, gestion des émotions, relationnel… Et commencez par lister celles que vous avez. Et pour celles qui vous manqueraient, sachez que vous pouvez toutes les développer !