Si on parle beaucoup d’intelligence émotionnelle depuis 30 ans, on oublie que l’émotionnel contribue grandement à l’intelligence. Cette découverte est le fruit des neurosciences. En savoir un peu plus sur la façon dont l’émotionnel est un facteur de mémorisation ou de prise de décision est aidant pour développer son intelligence et son intelligence émotionnelle !
La fausse dichotomie entre Intelligence et Emotionnel
Dans la philosophie, jusqu’à un âge avancé des réflexions, l’émotionnel est décrit comme l’ennemi de l’intelligence. Dans l’antiquité, il faut savoir réprimer ses humeurs pour garder un esprit sain. Et aux prémisses de l’âge des lumières, avec Descartes, il semble clair que corps et esprit sont nettement séparés et que l’un pourrait exister sans l’autre. Ainsi, l’émotion, provenant du corps, n’a pas de lien avec les capacités cognitives, l’esprit, ce qu’on appelle aujourd’hui l’intelligence ou l’intellect.
L’erreur de Descartes : la raison des émotions, est un essai d’Antonio Damasio paru dans les années 1990. Ce neuroscientifique portugais y vulgarise ses nombreuses recherches prouvant la part d’émotionnel dans l’intelligence, notamment dans les comportements et la prise de décision. La rationalité s’appuie sur l’émotionnel. Il prouve factuellement qu’il n’y a pas de dualisme entre l’intelligence et l’émotionnel comme le supposait Descartes.
Les 3 contributions clés de l’émotionnel à l’intelligence
L’émotionnel intervient dans trois processus clés de l’intelligence : l’agir, la mémoire, la prise de décision.
Pas d’action adaptée sans émotion !
L’intelligence est dans l’agir, dans nos facultés d’adaptation et l’émotionnel contribue grandement à nos comportements ou à nos mises en mouvement. Ainsi, toutes les émotions liées de près ou de loin à la joie (plaisir, excitation etc.) sont à l’origine d’actions positives. Par exemple, la curiosité, qu’on peut qualifier d’état mental, surgit après l’émotionnel « excitation » et entraîne des comportements aidants : chercher à comprendre, s’adapter à la nouveauté, etc.
Toutes les autres émotions induisent un passage à l’action en général adapté. Par exemple, répondre à un e-mail rapidement avec talent parce que la demande vient du haut de l’échelle de l’entreprise et qu’elle fait un peu peur…
Une mémorisation plus forte avec l’émotionnel !
La mémoire constitue une mesure de l’intelligence. Un vécu émotionnel intense, qu’il soit positif ou négatif, tend à renforcer la rétention d’information. Pour les moins juniors de nos lecteurs, on se souvient tous où nous étions le 11 septembre 2001 quand nous avons appris les attentats terroristes à New York.
Les souvenirs liés à des émotions fortes sont souvent plus mémorisables, car l’activation du système émotionnel renforce les connexions synaptiques dans le cerveau. En bref, les événements émotionnels ont tendance à être mieux rappelés que les événements neutres.
C’est la raison pour laquelle chez devOp, nous faisons de nos formations des vécus émotionnels positifs et intenses, parce qu’au-delà de passer un bon moment, nous savons que les apprentissages resteront dans le temps.
Et pas de décision sans émotionnel !
Voici ci-dessous une description très vulgarisée du fonctionnement du cerveau lors de la prise de décision.
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Dans la situation d’une prise de décision, le cerveau cognitif (siège de l’intelligence) et le cerveau émotionnel (limbique) s’envoient des messages réciproquement. Le cerveau cognitif fait l’inventaire des conséquences de chaque choix probable. Et le cerveau émotionnel reçoit ces choix et sélectionne les meilleurs scénarios en fonction des valeurs, des expériences vécues, etc. Il renvoit ces choix au cerveau cognitif qui a nouveau fait son examen rationnel, etc… Jusqu’à arriver au choix définitif, le meilleur, selon la perception toute subjective et émotionnelle de l’individu.
De l’émotionnel à l’intelligence émotionnelle
Pour ceux qui cherchent à réprimer l’émotionnel, cet article vise à prouver rationnellement, qu’ils n’y parviendront pas ou, s’ils décident de subir une ablation de leur cerveau émotionnel, perdront grandement en intelligence (cf. études de cas cliniques répertoriées par Antonio Damasio dans L’erreur de Descartes).
En comprenant ce qu’il y a d’émotionnel dans l’intelligence, nous espérons que nos lecteurs férus de rationalité seront curieux de développer leur intelligence émotionnelle ! Elle est gage de performance à tous les niveaux.