Selon le sondage d’Opinion Way pour Empreinte Humaine de Mars 2022, les risques psychosociaux sont en hausse dans les entreprises. L’organisation du travail et les pratiques managériales sont en grande partie responsables des risques psychosociaux de la même manière qu’elles sont des leviers de Qualité de Vie au Travail. Explications dans cet article.

Que sont les risques psychosociaux ?

Les risques psychosociaux sont des risques professionnels encadrés par le code du travail.

Les risques psychosociaux sont définis comme un risque pour la santé mentale des travailleurs avec un impact sur leur santé physique.

Les risques psychosociaux recouvrent :

  • Le stress professionnel, résultant de la perception que le travailleur a des ressources pour faire face à sa représentation des exigences de l’environnement. Son aboutissement le plus dramatique est le syndrome d’épuisement professionnel ou burn out.
  • Les violences internes et externe entre personnes au travail : conflits majeurs ou harcèlement moral par exemple.

Nous nous intéressons ici plus particulièrement au stress et au burn-out.

Le modèle de Karasek donne une grille de lecture des facteurs clés de risques psychosociaux

Selon une enquête d’Opinion Way pour empreintes humaines de mars 2022 sur les risques psychosociaux, 2,5 millions de salariés sont en état de burn-out. Ce n’est pas loin d’1 salarié sur 10…

Au-delà des conséquences graves pour les personnes, les risques psychosociaux avérés sont un frein à la performance des organisations : arrêts de travail, fort taux de turn over, faible attractivité de l’entreprise pour le recrutement, etc.

Il est donc indispensable d’adresser les bons leviers pour prévenir les risques psychosociaux et si possible, s’orienter vers une démarche de Qualité de Vie au Travail (QVT).

Pour y parvenir, le modèle de Karasek, conçu en 1979, par Robert Karasek, professeur de psychosociologie est d’une double utilité :

  • C’est un questionnaire simple qui permet d’objectiver quantitativement le niveau de stress dans une organisation. Il propose 26 questions dans sa version française la plus couramment utilisée.
  • Les axes d’analyse du questionnaire sont les leviers pour aller vers la QVT.

Le questionnaire de Karasek est le plus utilisé en France dans les démarches de prévention des RPS.

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Ainsi, les 26 questions sont orientées selon 3 axes d’analyse :

  • Le niveau de demande psychologique : cet axe prend en compte la charge de travail, la pression des délais, les urgences, la charge mentale…
  • La latitude décisionnelle : prend en compte le niveau d’autonomie dans son travail c’est-à-dire les marges de manœuvre dont le salarié dispose ou estime pouvoir prendre,…
  • Le soutien social : prend en compte le fait de pouvoir exprimer ses difficultés sans contraintes et recevoir écoute et soutien de la part de ses collègues ou de son manager.

Avec une faible latitude décisionnelle et une forte demande psychologique, le salarié est considéré comme tendu. Si on ajoute un faible soutien social, le salarié est considéré stressé, c’est-à-dire en situation de risques psychosociaux.

Travailler sur l’organisation et les pratiques managériales pour prévenir les risques psychosociaux

Certains psychosociologues imputent l’origine des risques psychosociaux comme une représentation interne du salarié vis-à-vis de son travail. Ceux qui font un burn-out seraient les propres victimes de leur surinvestissement professionnel. C’est à nuancer et le modèle de Karasek permet de gérer les risques psychosociaux en montrant qu’ils sont aussi générés par l’organisation et les pratiques managériales.

La prévention des risques psychosociaux et la QVT dépendent alors de trois leviers clés :

1). Un levier organisationnel et managérial qui est l’organisation du travail :

  • Veiller à une répartition équitable de la charge de travail entre les collaborateurs.
  • Prendre le temps de faire des plans de charge et de valider la faisabilité dans le cadre des horaires de travail.
  • Expliquer, donner du sens à des pics d’activité conjoncturels et pas une succession de pics de charges structurels ou dus à une désorganisation.
  • Etc.

2). Le levier managérial de la confiance et de la délégation :

  • Permettre aux collaborateurs suffisamment autonomes d’organiser leur travail comme ils le souhaitent.
  • Faire confiance, pratiquer le management 3.0 et non pas le micro-management.
  • Limiter les systèmes de contrôle et de reporting au strict nécessaire. Faire que le reporting soit utile au collaborateur.
  • Etc.

3). Le levier de la reconnaissance et du soutien managérial :

Nous ne parlons pas des primes pour faire passer la pilule du risque psychosocial… Mais de toutes les pratiques managériales qui concourent à :

  • Valoriser, reconnaître les qualités, féliciter, remercier, encourager.
  • Donner du feedback constructif.
  • Favoriser des moments de cohésion en équipe…

Managers, interrogez-vous sur ce que suscite votre management en matière de risques psychosociaux !

Le modèle de Karasek est un bon modèle pour passer en revue et simplement l’état de ses pratiques managériales et de leurs impacts sur la performance et la qualité de vie au travail de son équipe. Pour le manager, c’est aussi l’occasion de vérifier où il en est de ses propres risques psychosociaux.