Les Hommes meurent d’ennui, de troubles psychologiques et de maladies, mais pas d’un abus de travail. David Ogilvy.

Pourquoi sommes-nous tous tellement soucieux de notre équilibre “vie professionnelle-vie privée” ? La « psychologie populaire » des années 50 a véhiculé l’idée que les drogués du travail sont des gens avides et égoïstes promis à mourir d’une crise cardiaque. Mais selon le célèbre David Ogilvy, “Les Hommes meurent d’ennui, de troubles psychologiques et de maladies, mais pas d’un abus de travail”. Particulièrement si ce dernier a un sens. La plupart des études sur les effets nocifs d’un excès de travail reposent sur des évaluations subjectives de la surcharge de travail : elles ne parviennent pas à démêler les croyances du ressenti des personnes interrogées.

En effet, toute tâche dans laquelle vous ne vous sentez pas investi ou vous ne trouvez pas d’accomplissement sera exécutée à contre cœur et semblera fastidieuse et pesante – cela revient à obliger quelqu’un à manger une grande assiette d’un plat qu’il n’aime pas, et lui demander ensuite s’il souhaite en reprendre.

Peut-être est-il temps de redéfinir votre équilibre “vie professionnelle-vie privée” – ou du moins de cesser d’y penser.

Voici comment vous y aider.

1. Travailler dur : votre arme principale pour votre carrière

Si vous possédez les capacités intellectuelles et les qualifications nécessaires pour effectuer une tâche donnée, seul un TRAVAIL ACHARNE fera la différence. Les bourreaux de travail ont tendance à avoir un statut social plus élevé dans toutes les sociétés, même au sein des cultures « décontractées » telles que caribéenne, méditerranéenne ou sud-américaine.

Chaque accomplissement en matière de civilisation (que ce soit dans les domaines de l’art, du sport ou des sciences) résulte du dur labeur de certains, qui d’ailleurs se moquent bien de trouver un juste milieu entre travail et vie privée. Les professionnels particulièrement performants ont une espérance de vie plus importante et travaillent quasiment jusqu’à leur dernière heure.

Il n’est pas surprenant que les 10 pays comptant le plus d’accros au travail réalisent la majeure partie du PIB mondial.

2. L’engagement : une notion clé

La notion d’ENGAGEMENT fait pencher la balance du bon côté en ce qui concerne le travail acharné. Plus simplement, travailler un peu sans y trouver vraiment de sens est bien pire que de travailler beaucoup mais en comprenant pourquoi. Le travail ressemble à une relation amoureuse ou amicale : une semaine à effectuer un travail ennuyeux peut s’apparenter à une semaine passée en compagnie d’une personne que l’on déteste. Par contre, lorsque nous trouvons le travail qui nous plaît, ou la bonne personne, le temps n’est jamais trop long. Faites ce que vous aimez, et vous aimerez ce que vous faites, vous trouverez ainsi du plaisir à travailler plus dur et davantage. Et si aujourd’hui, ce n’est pas le cas, vous devriez changer de carrière : il n’est jamais trop tard.

3. Technologie : non coupable

La technologie n’est pas responsable du déséquilibre entre travail et loisirs ; elle a simplement permis une prise de conscience essentielle : votre vie, sur ces 2 plans, était ennuyeuse.

Pourquoi vous-est-il irrésistible de consulter votre smartphone, même lors d’un dîner avec un ami, d’une fête d’anniversaire, devant un film, ou même lors d’un premier rendez-vous amoureux ? La raison est très simple : aucune de ces situations n’est aussi passionnante que le bourdonnement permanent de votre boîte mail, ou de vos comptes Facebook ou Twitter.

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La technologie a non seulement gommé les limites entre les espaces travail et vie privée, mais elle a aussi contribué à les embellir.

4. Travail ou carrière : mieux vaut choisir

Ceux qui ont un travail plutôt qu’une carrière se soucient de trouver un équilibre entre travail et vie privée car ils sont incapables de prendre du plaisir à travailler. A contrario, si vous avez la chance d’avoir une carrière motivante qui donne du sens à ce que vous accomplissez avec bonheur plutôt qu’un travail qui n’est que rémunérateur, alors vous devriez opter pour le non-équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Une véritable carrière n’est pas basée sur un effort quotidien limité à une tranche horaire de 9h-17h. Par contre, plus les frontières entre vie privée et vie professionnelle sont minces, et plus vous avez de chances de réussir dans les deux domaines. Alors pourquoi chercher à les équilibrer quand vous pouvez les faire fusionner?

5. Ne vous plaignez pas, car c’est faire preuve d’indulgence envers vous-même.

La croyance que le bien-être est notre but ultime relève d’une mauvaise interprétation de la psychologie positive. Celle-ci, en fait, incite à l’amélioration et l’évolution personnelle plutôt qu’à l’indulgence narcissique. Cette erreur d’interprétation est la raison pour laquelle de nombreux habitants des pays occidentaux industrialisés se plaignent du manque d’équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle, contrairement aux Chinois ou aux Japonais, entre autres orientaux, qui travaillent beaucoup plus dur et s’apitoient néanmoins rarement sur leur sort.

Cela peut également expliquer l’émergence récente des pays orientaux par rapport aux pays occidentaux. Le chômage et la stagnation sont en partie les conséquences d’une priorité donnée aux loisirs et au plaisir.

Conclusion

En résumé, le problème n’est pas tant notre incapacité à déconnecter qu’à nous connecter à notre travail. La raison en est que trop peu sont satisfaits de leur profession. La seule manière de vraiment réussir est de suivre nos passions, trouver notre véritable mission et APPRENDRE A JOUIR DU NON-EQUILIBRE ENTRE TRAVAIL ET VIE PRIVEE.

Article de Tomas Chamorro-Premuzic, cofondateur de metaprofiling.com et professeur de psychologie des affaires à l’University College de Londres.
Source : Harvard Business Review – Février 2013