À l’école, vous étiez le bon élève, celui qui recevait les félicitations et qui arrivait toujours préparé. Soucieux de toujours bien faire, il se pliait en quatre pour ne jamais décevoir les adultes. Des années plus tard, ce bon élève a quitté les bancs de l’école, mais continue de vouloir tout faire parfaitement, sans jamais décevoir sa hiérarchie. Si sur le papier ce comportement peut sembler bénéfique, il cache en réalité un piège redoutable : le syndrome du bon élève. Heureusement, l’assertivité est là pour vous aider à adopter un positionnement juste et puissant. 

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Le syndrome du bon élève : quand vouloir trop bien faire a ses limites 

C’est quoi le syndrome du bon élève ? 

Le syndrome du bon élève est une tendance tenace à vouloir plaire coûte que coûte, à éviter les conflits, à dire oui à tout et à se donner à 100% si ce n’est plus… bien souvent au détriment de soi-même. On pourrait dire qu’il s’agit de conscience professionnelle et de la simple envie de vouloir bien faire. Mais, le syndrome du bon élève émane d’un besoin beaucoup plus profond : celui d’être constamment validé de l’extérieur. 

Sans vouloir entrer dans les détails psychologiques, le syndrome du bon élève est bien souvent hérité de l’école, mais aussi de l’éducation qui valorisait l’obéissance ou la réussite académique. Ce schéma alors intégré solidement dès l’enfance suit la personne, et se rejoue dans son environnement professionnel. 

Syndrome du bon élève : comment se manifeste-t-il ? 

Vous vous reconnaissez dans la description du syndrome du bon élève ? Voici les manifestations les plus courantes

  • Vous avez du mal à dire non
  • Vous vous retrouvez bien souvent avec des charges de travail déraisonnables ; 
  • Vous avez peur du conflit, par conséquent vous l’évitez par tous les moyens ; 
  • Vous avez un besoin constant de validation ; 
  • Vous avez un côté perfectionniste qui frôle l’épuisement (le bon élève a appris à l’école que les efforts paient. Du coup, il s’épuise à la tâche pour prouver sa valeur) ; 
  • Vous culpabilisez facilement. 

Attention, il convient tout de même de distinguer le syndrome du bon élève du salarié perfectionniste. Le perfectionniste va vouloir fignoler à l’excès un projet avec un souci exagéré de perfection, qu’il s’agisse d’un travail pour lui ou pour autrui. Le bon élève, lui, prête une attention démesurée aux attentes extérieures. Le perfectionniste est exigeant avec lui-même, le bon élève va l’être essentiellement quand il y a un regard extérieur qui entre en jeu. 

La psychanalyste Sophie Péters décrit ce comportement comme une pente dangereuse vers l’épuisement professionnel. Il faut donc en prendre conscience, mais aussi et surtout s’en affranchir. 

L’assertivité : la posture saine, ni soumise ni agressive 

Si vous vous retrouvez dans le portrait dépeint précédemment, alors vous manquez forcément d’assertivité. La notion d’assertivité a été introduite au XXe siècle par Andrew Salter, psychologue américain. Elle a ensuite été développée par Joseph Wolpe, psychiatre. Elle permet d’avoir un bon équilibre entre le respect de soi et celui de l’autre.
C’est un juste milieu entre passivité (dire oui à tout) et agressivité (s’imposer coûte que coûte).
C’est l’art d’oser être soi-même et d’exprimer ses ressentis tout en respectant l’autre. La personne assertive sait poser ses limites, faire une demande claire, formuler une critique constructive et gérer un désaccord sans s’effondrer. Mais, surtout elle sait dire non sans culpabiliser. 

En quoi l’assertivité peut être bénéfique ? 

Alors, maintenant que vous savez ce qu’est l’assertivité, qu’est-ce qu’elle peut changer concrètement pour vous? 

Réduire sa charge mentale grâce à l’assertivité 

Dans la sphère personnelle comme professionnelle, vous dites oui à tout, vous êtes prêt à aider sans compter vos collègues et les membres de votre famille. Résultat : vous vous retrouvez avec une charge mentale monumentale. Vous passez vos nuits à ruminer sur le fait que vous auriez dû dire non, et vos journées à courir après les deadlines. 

L’assertivité permet de reprendre le contrôle de vos journées et de vos priorités. En posant des cadres clairs, en faisant preuve de fermeté avec bienveillance et respect de l’autre, vous réussirez à réduire votre charge mentale et à soulager votre planning. 

Sortir de la culpabilité 

Vous avez osé dire non, bravo. Mais voilà, un sentiment d’égoïsme vous submerge aussitôt. L’assertivité vous permet de respecter vos besoins et de comprendre que dire non n’est pas un acte égoïste. C’est se respecter avant tout. En étant plus assertif, vous restez aligné avec vos valeurs, et vous évitez les non-dits qui empoisonnent les relations. 

Avoir de meilleures relations professionnelles 

En entreprise, la docilité du bon élève devient un frein, voire même un handicap. L‘assertivité permet justement de cultiver de meilleurs rapports avec les autres. Et oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, si vous osez exprimer un désaccord de manière assertive, cela renforce la qualité des relations. Vous vous sentez mieux, et vous passez surtout pour quelqu’un de fiable et de sincère. 

Gagner en estime de soi grâce à l’assertivité 

Enfin, autre avantage et non des moindres, l’assertivité permet de gagner en estime de soi ! En affirmant vos besoins et vos limites, vous développez un sentiment de cohérence. Vous n’agissez plus pour faire plaisir, mais parce que c’est juste. Résultat : vous avez moins de doutes, votre confiance est renforcée et par conséquent, vous avez une meilleure image de vous-même. 

Alors, comment faire pour booster son assertivité ?

Le meilleur moyen : la formation 

L’assertivité n’est pas innée, elle se développe et des formations existent pour la booster. Se faire accompagner est un vrai levier de transformation, qui permet en plus de gagner du temps. devOp propose la formation assertivité pour manager ou formation assertivité et affirmation de soi plus largement. Parce qu’il n’est pas toujours aisé de changer son prisme de réflexion et d’agir sur des réactions instinctives, la formation permet de comprendre la définition de l’assertivité, d’identifier son profil, de se dégager des comportements pièges et de positiver les difficultés. Grâce à des mises en situation, vous apprendrez à savoir dire non, à exprimer clairement vos désirs et à apprivoiser vos émotions. Bref, vous aurez tous les outils concrets pour vous épanouir dans votre vie professionnelle. 

Identifier ses croyances limitantes 

Pour booster votre assertivité et sortir du syndrome du bon élève, vous devez également identifier vos croyances limitantes du genre « si je dis non, on ne m’aimera plus », ou « si tout n’est pas parfait, alors je suis incompétent ». Ces petites phrases répétées intérieurement sabotent votre confiance. Alors, repérez-les et commencez à les remplacer par des affirmations telles que « je fais de mon mieux, j’ai le droit de poser des limites ». 

Pratiquer un peu chaque jour pour gagner en assertivité

Pour devenir plus assertif, il n’y a pas de secret, il faut pratiquer chaque jour. Entraînez-vous à dire non de manière raisonnable. Déclinez une réunion si vous la jugez inutile, proposez une alternative si on vous sollicite hors délai. Chaque non posé renforce votre assertivité. 

Essayez également la communication non violente, un outil précieux pour formuler vos besoins sans blesser l’autre. Essayez des phrases du genre : « j’ai vu que tu m’avais ajouté à ce dossier. Je me sens surchargé et j’ai besoin de temps pour finaliser d’abord mes priorités. Pourrais-tu le réattribuer ? » 

Enfin, essayez des techniques toutes simples comme reformuler avec clarté votre refus “je comprends ta demande, mais je ne pourrais pas la traiter avant jeudi, j’en suis désolé. » Posez vos limites avec respect et prenez de petites pauses avant de dire “oui” instantanément. 

Si le syndrome du bon élève part d’un bon sentiment, à savoir celui de bien faire, il peut parfois mener à des situations néfastes pour tous. L’assertivité se pose alors comme un chemin plus juste et plus respectueux pour lâcher ce rôle de premier de la classe et incarner pleinement qui vous êtes.