L’assertivité se définit comme la capacité à « s’affirmer dans le respect d’autrui ». Christophe André, Psychiatre et auteur, utilise une métaphore pour définir l’assertivité. Il s’agit d’être « ni paillasson », ni « hérisson » et de se situer à une position méta.

  • Le paillasson, on s’essuie les pieds dessus : certains d’entre nous manquent d’assertivité parce qu’ils n’arrivent pas à dire non aux sollicitations, se plient aux idées des autres alors qu’ils ne sont pas forcément d’accord mais n’arrivent pas à exprimer ce désaccord.
  • Le hérisson pique : certains d’entre nous manquent d’assertivité parce que leur réaction est plutôt agressive ou défensive. Ceux-là critiquent facilement sans forcément prendre en compte le point de vue des autres. Ils peuvent faire peur aux autres ou restés isolés.

Alors, paillasson ou hérisson, voici quelques conseils pour développer son assertivité.

Développer son assertivité quand on est « paillasson »

La force des paillassons est leur capacité d’écoute. C’est une écoute silencieuse et empathique qui comprend assez naturellement autrui, tant au niveau de ce qu’il pense que de ce qu’il ressent. Tout comportement assertif commence par l’écoute, c’est l’écoute qui permet de respecter l’autre.

Toutefois, la partie affirmation de soi est absente chez les paillassons. Victimes peut-être d’un manque d’estime ou de confiance en soi, ils n’osent pas exprimer leur point de vue. Lorsqu’ils le font, cela peut ne pas être entendu (petite voix), ou bien perçu négativement car l’interlocuteur n’arrive pas à faire le lien entre ce qu’il a dit et la réponse qu’il obtient. C’est que le paillasson ne pratique pas l’écoute active, c’est-à-dire qu’il ne reformule pas ce qu’il a compris.

C’est à la fois sur la reformulation et la réponse que le paillasson doit progresser pour développer son assertivité.

Développer son assertivité quand on est « hérisson »

La force du hérisson, c’est sa capacité à dire avec franchise ce qu’il pense. Mais il est si authentique qu’il a tendance à blesser l’autre dans la relation, tout en contribuant aux risques psychosociaux, surtout s’il est manager. Ce qui manque au hérisson, c’est sa capacité d’écoute. Il aura tout à gagner à développer son écoute active pour mieux faire passer son message et donc faire accepter son point de vue plutôt que l’imposer.

C’est sur l’écoute active et l’adaptation de la réponse à son interlocuteur que le hérisson doit progresser pour développer son assertivité.

Développer son assertivité en pratiquant l’écoute active et en formulant une réponse constructive

Finalement, qu’on soit paillasson ou hérisson, on peut s’entraîner au même « protocole » pour développer son assertivité.

1). Ecoutez en étant complétement centré sur l’autre.

Il s’agit ici d’être focalisé sur ce que dit l’autre et sur les signes non verbaux qui indiquent l’intention de ce qu’il vous dit (conseil, injonction, demande d’aide…). Les hérissons veilleront à ne pas penser en parallèle à ce qu’ils vont répondre, ni à couper la parole.

Montrez que vous êtes à l’écoute en acquiesçant de la tête, en faisant « hum, hum ».

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Pratiquez quelques relances pour inviter votre interlocuteur à vous en dire plus : « Et… ? » ; « C’est-à-dire ? »…

2). Reformulez en prenant toutes les précautions oratoires.

Que vous soyez hérisson ou paillasson, faites de cette phrase un leitmotiv : « Si j’ai bien compris, et corrige-moi si je me trompe… » :

Par exemple :

  • …Ce que tu attends de moi c’est d’être plus proactif et de prendre des initiatives.
  • …Mon travail laisse à désirer parce que…

En général, votre reformulation passe bien, et vous avez la parole.

Si ce n’est pas le cas, vous n’avez pas compris, votre interlocuteur vous le dit puisque vous l’avez autorisé à le « corriger ». « Non, ce n’est pas ça ». Réponse : « OK, qu’est-ce que je n’ai pas compris, dis m’en plus ».

3). Donnez votre réponse, votre point de vue, sincère et dans le respect de l’autre.

Pour les paillassons, il s’agit de se lancer, la phase de reformulation vous y aidera parce que vous aurez la parole.

Pour les hérissons, il s’agit de s’apaiser en choisissant les mots diplomatiques qui veulent dire la même chose sans agresser son interlocuteur.

Exemples de réponses pour développer son assertivité en référence aux situations ci-dessus :

  • …En même temps, pour prendre une initiative, j’ai besoin que tu me rappelles les priorités sur mes missions. Sur quel périmètre précis souhaiterais-tu que je sois plus proactif ?

Cela évite aux paillassons de repartir tout raplapla en se demandant vraiment comment ils vont arriver à être plus proactif en ruminant et en se disant que vraiment ils sont nuls. Cela évite aux hérissons de répondre : « toute façon, sur ce projet c’est n’importe quoi, aucune priorité n’est donnée… »

  • …Merci pour ton feedback sur mon travail. Je suis tout à fait prêt à corriger ce point en même temps que j’aurais besoin d’aide sur la partie technique pour monter en compétences : qui me suggères-tu d’aller voir ?

En bref, que ce soit pour les paillassons ou les hérissons, développer son assertivité passe avant tout par l’entraînement à la reformulation des propos de son interlocuteur.