L’intelligence collective est devenue une discipline managériale essentielle pour le développement organisationnel, l’innovation ou encore le bien-être des collaborateurs. De Peter Senge (Apprenance) à Robert Dilts (collaborations génératives), de grands noms de la pensée managériale ont modélisé les conditions d’émergence de l’intelligence collective.
Et pourtant, souvent, démunis, nous assistons à la bêtise collective dans les organisations. Comment l’expliquer ?
Pour comprendre l’intelligence collective, revenons à la théorie générale des systèmes
Le principe de qualité émergente est un concept clé de la théorie générale des systèmes élaborée par Ludwig von Bertalanffy. Cette théorie s’applique à une grande variété de disciplines, de la biologie à la sociologie, et notamment au management. Elle propose une façon de comprendre les systèmes complexes en examinant les interactions et les relations entre leurs composants. Dans cette théorie, le principe de qualité émergente est directement en lien avec l’intelligence collective : ce principe stipule que les propriétés et les comportements d’un système ne peuvent pas toujours être prédits simplement en examinant les parties individuelles de ce système. Autrement dit, le tout est plus que la somme de ses parties. Les qualités émergentes sont des caractéristiques ou des comportements qui apparaissent lorsque les éléments d’un système interagissent de manière complexe.
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2 jours
Intelligence collective en émergence !
L’intelligence collective fait référence à la capacité d’un groupe d’individus à collaborer, à résoudre des problèmes et à prendre des décisions de manière plus efficace et plus créative que ne pourrait le faire chaque individu pris séparément. Cette capacité émerge des interactions entre les membres du groupe, ce qui est en accord avec le principe de qualité émergente.
Les exemples d’intelligence collective sont ainsi légion !
- Des plateformes comme Wikipédia illustrent l’intelligence collective où de nombreuses personnes rédigent leurs connaissances et corrigent les erreurs, créant ainsi un produit final plus complet et précis que ce qu’un individu pourrait produire seul.
- Dans les projets de logiciels open source, des développeurs de différentes parties du monde collaborent pour créer des logiciels robustes et innovants. La diversité des contributions et la collaboration ouverte permettent des avancées technologiques significatives.
- Les équipes de brainstorming et les sessions de design thinking dans les entreprises exploitent l’intelligence collective pour générer de nouvelles idées et solutions. Les membres de l’équipe s’appuient sur les idées des autres pour développer des solutions plus créatives et efficaces.
De l’intelligence collective à la bêtise collective !
Attention toutefois, l’intelligence collective comme on l’a vue ci-dessus se cultive. Toute équipe ou organisation va « bénéficier » d’un effet de qualité émergente, mais le mot qualité ne définit pas nécessairement quelque chose de positif. Il s’agit d’une propriété. Et les systèmes génèrent souvent des qualités émergentes qui sont très éloignées de l’intelligence collective.
« Pourquoi produisons-nous collectivement des résultats que nous ne voulons pas individuellement » est une maxime prêtée à Peter Senge. Dans bien des cas, la qualité émergente des systèmes se transforme en bêtise et non pas en intelligence collective !
Là encore les exemples sont nombreux !
- Une équipe de commerciaux en conflit qui en plus de ne pas atteindre ses objectifs business déclenche des risques psychosociaux. Absence totale d’intelligence collective mais principe de qualité émergente présent !
- Dans les équipes, la pression pour parvenir à un consensus peut conduire à des décisions irrationnelles ou dysfonctionnelles. Le phénomène de conformisme social est une qualité émergente négative où le désir d’harmonie au sein du groupe aboutit à des résultats peu optimaux, ignorants des alternatives viables.
- Dans les grandes organisations, des inefficacités peuvent émerger des processus bureaucratiques et des silos organisationnels, où les différentes parties de l’organisation ne communiquent pas efficacement.
Savoir repérer et mettre en œuvre les ingrédients qui vont générer l’intelligence collective
Le principe de qualité émergente est inhérent à tout système complexe, donc à toute équipe ou organisation. S’il ne génère pas systématiquement l’intelligence collective, tout dirigeant ou manager doit alors pouvoir aider à ce que cette qualité émergente soit positive !
A partir du principe de qualité émergente, et pour conclure avec Peter Senge, on distingue 5 disciplines qui sont des prérequis pour générer l’intelligence collective, à l’origine d’ « une organisation apprenante ».
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Pensée Systémique : Comprendre les systèmes complexes et leurs interactions pour voir les structures sous-jacentes qui influencent les comportements.
Maîtrise Personnelle : Développer continuellement ses compétences et clarifier sa vision personnelle.
Modèles Mentaux : Réfléchir et améliorer les perceptions et croyances profondément enracinées qui influencent nos actions. Comme par exemple, la croyance que » je vais faire plus intelligemment seul qu’en intelligence collective ».
Vision Partagée : Créer un engagement collectif autour d’objectifs communs pour motiver et aligner les efforts.
Apprentissage en Équipe : Favoriser le dialogue et la collaboration pour résoudre des problèmes complexes ensemble.