L’école de Palo Alto dite de l’approche interactionnelle systémique a réuni des chercheurs ayant donné une définition novatrice de la communication interpersonnelle. En France, c’est surtout Paul Watzlawick qui est le plus connu d’entre ses pairs. Vous trouverez dans cet article les 5 axiomes de la communication interpersonnelle selon l’approche systémique. Prenez-les en compte car ils sécuriseront la qualité de votre communication interpersonnelle.
Définition n° 1 : « on ne peut pas ne pas communiquer »
La communication interpersonnelle se définit comme une interaction entre deux personnes, c’est-à-dire un échange de messages. Mais attention à la définition de message. Il ne s’agit pas uniquement du discours de l’interlocuteur, des mots qu’il dit. La communication interpersonnelle est également véhiculée par la façon d’être de l’interlocuteur, ses comportements. Autant on peut ne pas parler, autant on ne peut pas « ne pas se comporter ». Rester calme sans rien dire a valeur de message (il est interprété par l’interlocuteur d’en face). Tout comportement ayant valeur de message, dès lors « on ne peut pas ne pas communiquer ».
A retenir : quel que soit le comportement que vous adoptiez, il a valeur de message pour votre interlocuteur ! Bref, tout ce qui se dit (ou pas), se fait (ou pas) dans l’interaction a forcément un sens dans la communication interpersonnelle.
Définition n° 2 : dans la communication interpersonnelle « un message est composé d’un indice et d’un ordre »
La communication interpersonnelle ne se borne pas à la transmission d’une information, c’est-à-dire d’un indice (contenu verbal). La communication interpersonnelle se définit également par la relation véhiculée par le non verbal, les comportements. C’est « l’ordre ». On pourrait ainsi dire que l’indice est le fond, l’ordre est la forme de la communication. Je peux vous dire bonjour avec un comportement bienveillant (l’ordre est « soyons heureux ») ou bien vous dire bonjour avec un ton nerveux et agacé (l’ordre est « disparaissez de ma vue ! »).
A retenir : ce qu’on dit est important, mais la façon dont on le dit est encore plus importante. Comprendre un message nécessite de tenir compte de ces deux composantes, qui sont parfois en contradiction ☹ On parle alors d’incongruence dans la communication interpersonnelle.
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Définition n° 3 : une interaction est structurée par sa ponctuation
Sans y regarder de trop près, la communication interpersonnelle peut se définir comme une suite ininterrompue de messages. Mais pour les deux interlocuteurs, ce n’est pas le cas. Chacun va définir inconsciemment une ponctuation dans les échanges. Par exemple, un frère et sa sœur se chamaillent, l’un dit, « c’est elle qui a commencé », et l’autre va dire « non c’est lui ! ». En fait, ni l’un ni l’autre n’a tort, ce qui est intéressant c’est de savoir comment chacun ponctue la communication interpersonnelle.
A retenir : quand vous gérez un conflit interpersonnel, intéressez-vous à comment chacun des protagonistes ponctue la communication interpersonnelle (ex. « il m’a dit que… »… et « j’ai répondu… »)
Définition n°4 : un message est structuré par deux modes – digital et analogique
C’est une autre façon de décrire l’importance du non verbal et du verbal dans la définition de la communication interpersonnelle.
Prenez l’exemple d’une horloge électronique : elle indique l’heure de manière digitale. C’est du discours verbal. Si vous prenez une horloge avec des aiguilles, elle utilise une analogie, celles des aiguilles, la petite indique l’heure, la grande les minutes. C’est le langage non verbal.
A retenir : Un message ne peut pas être compris si l’ont tient compte que d’un seul mode. « Jouer » sur les mots implique une intonation de la voix particulière par exemple. Faire passer un message par une attitude, sans discours verbal, est souvent ambigu pour l’interlocuteur.
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Définition n°5 : Toute interaction est symétrique ou complémentaire
La communication interpersonnelle peut être symétrique, c’est-à-dire que les interlocuteurs vont adopter une forme d’égalité dans l’interaction, en adoptant des attitudes en miroir. Par exemple :
– Bonjour, comment vas-tu ?
– Bien et toi ?
– Ca va mais la pandémie c’est lourd quand même…
– Oui je suis d’accord avec toi et…
Mais la communication interpersonnelle peut adopter un mode complémentaire, c’est-à-dire s’appuyant sur une différence, en réponse au comportement de l’autre.
Par exemple :
– Bonjour, comment vas-tu ?
– [… Pas de réponse…]
– Tu pourrais me répondre quand je te parle !
– Mais de quoi je me mêle enfin !
– Non mais c’est pas croyable d’être malpoli comme ça, t’as vraiment un problème !
– Non c’est toi qui a un problème et d’ailleurs je vais aller m’en plaindre à notre boss…
– Etc.
A retenir : Une communication interpersonnelle est soit complémentaire, soit symétrique. Quand elle est complémentaire, elle peut engendrer une escalade et des conflits. On appelle parfois cela « une escalade systémique ».
En synthèse, l’approche de Palo Alto est très puissante pour la définition de la communication interpersonnelle.
Elle permet de détecter ce qui se joue dans la communication, en prendre soin ou bien gérer les conflits relationnels. On peut bien entendu s’appuyer sur d’autres courants permettant de définir la communication interpersonnelle. L’analyse Transactionnelle en fait partie.