Lorsqu’on parle de management directif, on pense de suite au manager autoritaire qui aime jouer les chefs et lancer des ordres à ses équipes. Parfois adulé, mais plus souvent critiqué, le management directif fait référence à une posture managériale où le manager est omnipotent et les collaborateurs passifs. Alors, est-il judicieux de l’utiliser ? Le management directif est-il plutôt un style à bannir ? On y répond.
C’est quoi le management directif ?
Il n’y a pas très longtemps, on vous parlait des quatre différents styles de management, à savoir :
- le management persuasif ;
- le management participatif ;
- le management délégatif ;
- et le management directif.
Le management directif fait donc partie des quatre grands types de management mis en évidence par Rensis Likert. Appelé également management autoritaire, il désigne une méthode de management où le manager assume pleinement sa supériorité hiérarchique. Il prend les décisions, donne les instructions, définit les missions, supervise ses collaborateurs… Bref, tel un despote, il est aux commandes et le fait savoir. Son unique but : atteindre ses objectifs. Gagner la confiance de son équipe ne fait pas partie de ses priorités et les états d’âme sont laissés de côté !
Le management directif est un modèle né de la guerre et des dictatures qui prônaient le management par la peur (ce qui explique un peu sa connotation négative). Il entraîne une communication descendante qui réduit de manière considérable l’implication des équipes, d’où son image un peu obsolète, en contradiction avec les nouveaux modes de management transversal.
Le management directif : à la limite du “control freak” ?
Le management directif, ou management autoritaire, porte bien son nom puisqu’il implique une approche directive qui laisse très peu de place à l’initiative individuelle. Alors, est-il à la limite du control freak ? Ce qui est certain, c’est que ce modèle hiérarchique traditionnel n’est pas sans conséquences sur l’équipe et le manager.
Passivité, manque de créativité et d’autonomie
Imaginez un peu que toutes les décisions soient toujours prises pour vous. Petit à petit, vous vous adaptez à cette dynamique passive et attendez que la solution ou la manière de procéder vous soit communiquée pour réagir. C’est un peu comme si vous décidiez de tout pour un enfant en lui donnant des directives en continu. Jamais il n’aura l’occasion de résoudre des problèmes lui-même, de prendre des initiatives et de devenir autonome. Il dépendra entièrement de vous, pour chaque décision. Ici, c’est pareil. Le management directif provoque la dépendance, la passivité et le manque de créativité.
Une diminution de l’engagement
Lorsque le manager prend toutes les décisions et contrôle excessivement ses collaborateurs, ces derniers ont l’impression que leurs idées et leur contribution ne sont pas valorisées. Résultat : la motivation diminue et l’engagement aussi. L’esprit d’équipe est mis à mal.
Un risque de burn-out
Le management directif peut aussi contribuer à un risque de burn-out tout d’abord chez les salariés. Une pression constante peut entraîner un épuisement à terme. Mais, ce style de management autoritaire peut également être néfaste pour le manager qui, constamment sous pression, peut rapidement se sentir submergé et finir par craquer.
Faut-il proscrire ce type de management ?
Les risques associés au management directif nous donneraient presque envie de le bannir définitivement. Mais, s’il a longtemps été privilégié pour son efficacité et sa capacité à maintenir le contrôle, c’est qu’il dispose quand même de quelques atouts. Alors, pourquoi le diaboliser ? N’est-il pas possible d’en tirer parti et de l’utiliser à bon escient ? La réponse est oui. Il est même conseillé d’appliquer cette posture managériale :
- Lors du fondement d’une entreprise : lorsque l’entreprise a un grand besoin de croissance, le management directif prend tout son sens.
- En situation de crise ou dans le cadre d’un projet urgent : dans les moments de rush où il faut atteindre des chiffres sur une courte durée, il faut être très réactif et mettre les bouchées doubles. Le management directif permet alors de réagir vite et de respecter les délais. Imaginez un chirurgien au cours d’une opération qui demande s’il est judicieux d’utiliser la pince… Non, il dira “pince”, tout simplement, pour qu’on la lui donne rapidement et qu’il puisse opérer. Dans ce genre de situation, le management directif est indispensable.
- Face à un collaborateur peu expérimenté qui manque de maturité : un nouveau collaborateur qui arrive en entreprise manque forcément d’expérience et de compétences. Il ne connaît pas tous les processus. Un management directif permettra de l’accompagner au mieux et de lui assurer une supervision de proximité. C’est une posture managériale qui donne un cadre aux salariés demandeurs, à ceux qui ne se sentent pas encore en confiance et qui ont besoin de repères.
Comme tous les styles de management, le style directif n’est ni bon ni mauvais. C’est l’analyse de la situation et le dosage utilisé par le manager qui permettront d’user de cette posture managériale à bon escient. Aussi, nous pouvons dire que le management directif peut être un style très efficace dans des situations bien précises. À terme, un autre type de management devra être privilégié.
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L’approche situationnelle pour adapter son style
Vous l’aurez compris, le management directif comporte des avantages et des inconvénients. Favorable dans certaines situations, il sera à proscrire dans d’autres. Un bon manager doit donc savoir s’adapter. Il doit savoir puiser et user des quatre styles de management à sa disposition pour piloter son équipe. C’est ce qu’on appelle le management situationnel. Tout est question d’équilibre et d’ajustement. Le manager doit analyser l’environnement de travail, les contraintes, la typologie de son équipe, la personnalité et l’autonomie de ses collaborateurs, leur état d’esprit, leurs missions… pour adopter le style adapté et parvenir aux objectifs souhaités. Aucun mode de management n’est donc à décrier. C’est la situation qui devra justifier son usage.
Bien que critiqué en raison de la faible prise en considération des collaborateurs, le management directif reste une forme de management efficace dans certaines situations. Le tout est de savoir s’imprégner également des autres styles de management et de s’adapter. Pour choisir la bonne posture managériale et affuter ses connaissances en management, la formation en management et leadership reste une arme efficace.