Dans la continuité de notre réflexion sur les biais cognitifs (cf. article publié le 27 juin), nous vous proposons une réflexion sur les biais liés… à nous ou aux autres ! Ce n’est pas une thérapie en ligne, mais une petite prise de recul sur nos façons de faire, de réfléchir et de décider en collectif et une recommandation sous forme d’astuce du jour.
Commençons par le biais de conformisme (ou biais de consensus).
Il a été défini par le psychosociologue Roger Mucchielli. C’est une attitude sociale de soumission aux opinions, règles, normes, modèles ou système de valeurs d’un groupe auquel on a adhéré. L’individu sous emprise du biais de conformisme néglige ou change ses opinions. Salomon Asch, également psychologue, explique ce biais par la volonté inconsciente de l’individu d’éviter le conflit et pire, le rejet par la tribu, alors que ce suivisme est lui, conscient. L’individu sait qu’il pense différemment, voire qu’il a raison… mais refuse de s’opposer.
En entreprise, ou en situation de tension, ce biais de conformisme peut avoir des conséquences importantes. En effet, imaginons un groupe et un individu. Le groupe envisage certaines options et l’individu pense autrement, et à juste titre. Mais il est sous l’emprise de ce biais. Alors les mauvaises options du groupe pourront être retenues. Si en plus vous ajoutez la pression de groupes organisés, ou les enjeux personnels, alors la prise de décision efficace devient difficile.
Notre astuce du jour : La prochaine que vous avez l’impression de céder à ce biais, posez-vous la question suivante : est-il plus important pour moi de faire partie du groupe et d’éviter les conflits… ou assumer mes opinions au risque de déplaire… et procédez ensuite à un mini recadrage : et si assumer mes opinions était aussi un cadeau fait à une autre « victime » de ce biais… et une opportunité pour elle de se rallier à vous ???
S’affirmer dans ses relations professionnelles en toute situation
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Le second biais, dit d’auto-complaisance a été défini par Dale T. Miller et Lee Ross (1975).
Il désigne la tendance à s’attribuer la raison de ses réussites (causes internes) et attribuer aux autres (personnes ou contextes) celle de ses échecs (causes externes), afin de maintenir une image de soi positive. En clair, je réussis grâce à moi et j’échoue à cause de toi !!! Cela vous dit quelque chose dans les couples ? C’est pareil !!! Mais c’est plus souvent Monsieur qui est victime de ce biais, n’est-ce pas, les filles ??? Lol.
En situation de crise, en entreprise, un événement bien géré le sera donc grâce à la mobilisation de tous, à l’expertise des équipes… etc. Et les dérapages seront le fait des médias, des agitateurs, des contestataires, qui racontent n’importent quoi !!! Vus sous cet angle, la prise de responsabilité est minime et les contextes à conflits… nombreux !
Notre astuce du jour : et si en toute situation vous vous posiez les questions suivantes : quelle est ma contribution ou ma part de responsabilité dans ce qui m’arrive ? Quel est mon objectif dans cette situation ? Quels seraient les bénéfices hypothétiques pour les autres ? En quoi nous pourrions rendre compatibles leurs intentions et les miennes ?
Enfin, le biais d’engagement
C’est celui que nous vivons lorsque nous avons attendu 15 minutes notre bus et que nous hésitons à attendre encore plus ou à marcher au risque qu’il nous double alors… dans de nombreux cas, nous allons attendre. Ce biais d’engagement est celui qui fait que lorsqu’une décision a été prise et mise en application, les effets produits (ou non, mais ils vont se produire !) nous incitent à poursuivre dans le même sens, sans remettre en cause la décision de départ. Qu’est-ce qu’on a comme difficulté à faire marche arrière !
En situation de crise, ou en entreprise, lorsque nous avons décidé quelque chose, nous avons du mal à remettre en cause la décision par peur de passer pour… lunatique, versatile ??? Et pourtant les effets induits démontrent par A + B que nous allons dans le mur.
Notre astuce du jour : toujours avoir un coup d’avance et envisager trois scénarios après la décision afin de réduire l’effet de surprise et le sentiment de gestion au doigt mouillé ! La décision vient d’être prise à partir de x critères, certes… dans le meilleur des cas… dans le plus probable et dans le pire, que pouvons-nous anticiper ? Et si nous devons aménager la décision, nous saurons expliquer pourquoi… en ayant une nouvelle fois anticipé les effets rebonds.
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Voilà trois biais que nous souhaitions éclairer afin de faciliter la réflexion et la prise de décision au sein des entreprises, codir, ou équipes. N’hésitez pas à nous faire part des biais et parti pris qui auraient pu être les nôtres dans ce papier.