12 phrases à ne jamais prononcer au travail Darlene Price, auteure de « Well Said ! Presentations and Conversations That Get Results » a rencontré des centaines de managers et de cadres exécutifs au cours de sa carrière. L’occasion pour elle de souligner le pouvoir de la parole et surtout les conséquences désastreuses que peuvent engendrer certaines petites phrases, en apparence anodines.

Le poids des mots

Que ce soit lors de présentations en public, de réunions, en face-à-face, au téléphone ou en audioconférence, le pouvoir de la parole est incontestable. Les formulations de phrases et le choix des mots exercent une influence directe sur l’auditeur. Un bon leader en est conscient. Il doit savoir manier le verbe avec aisance et ses qualités d’expression lui donnent l’élan pour convaincre et motiver ses troupes. Source d’inspiration pour les collaborateurs, le discours doit transmettre clarté, confiance et crédibilité.

Le choc des maladresses

En revanche, dans le monde du travail, les formulations à connotation négative peuvent nuire à l’image professionnelle d’un salarié et compromettre son évolution de carrière. Il est important de véhiculer par le biais du langage un esprit d’équipe, une attitude positive et stimulante, qui encourage l’action et l’initiative.

Les 12 phrases à bannir du bureau :

1. « C’est injuste »

formation communication orale injusteVotre collègue a obtenu une augmentation, pas vous ; la qualité de votre travail n’est pas valorisée, contrairement à d’autres. Ces exemples de frustration vous amènent parfois à lâcher des remarques qui finissent par vous desservir.

Selon Darlene Price, le monde du travail n’échappe pas aux injustices. Elle conseille d’éviter de se lamenter et d’essayer plutôt d’être proactif en exposant la situation avec des arguments et en restant positif quoiqu’il arrive.

2. « Ce n’est pas mon problème », « Je ne suis pas payé pour cela »

Mettez-vous à la place de quelqu’un qui entend ce genre de réponse. Comment percevriez-vous votre interlocuteur ?

Même si la demande est en apparence mal à propos selon vous, elle est pertinente aux yeux de celui qui l’a formulée. En tant que membre d’une équipe, la priorité est de participer activement au succès global de celle-ci.

Une attitude nonchalante, détachée et égocentrique peut freiner votre carrière.

Vous n’êtes pas obligé d’accepter n’importe quelle tâche, mais votre réponse doit être savamment tournée de manière à laisser entendre votre bonne volonté.

Un exemple : si votre manager veut vous confier une tâche difficilement réalisable, plutôt que de lancer un « Vous plaisantez, je ne suis pas assez payé pour faire cela ! » Dites : « Je serais ravi de le faire. Compte-tenu des tâches A, B et C dont je dois m’occuper, laquelle puis-je mettre en attente pour effectuer cette nouvelle mission ? ». Ceci montre clairement votre serviabilité et votre esprit d’équipe et rappelle à votre supérieur la charge de travail que vous avez.

3. « Je pense que… »

Laquelle de ces 2 affirmations semble la plus convaincante ? :

Ne manquez plus rien !

​Inscrivez-vous tout de suite ​pour recevoir les prochaines publications de notre blog directement dans votre boite mail.


​​Ce formulaire est conforme au RGPD, ​​​en savoir plus

« Je pense que notre société pourrait vous convenir comme partenaire commercial.» ou

« Je crois que », « je sais que », « je suis certain que » notre société sera un bon partenaire commercial pour vous. »

Cette nuance modifie la perception. Dans la deuxième proposition, les verbes choisis sont plus assertifs et crédibles que dans la première où « pense » et « pourrait » traduisent une incertitude et un manque de confiance. Préférez les formulations incisives pour faire passer une idée en laquelle vous croyez.

4. « Pas de souci » ou « Pas de problème »

En réponse à quelqu’un qui vous remercie, mieux vaut éviter ces formulations trop courantes et décontractées. Elles tendent à dénigrer la gratitude exprimée par le collègue et insinuent qu’il aurait pu y avoir un « souci » ou un « problème » dans d’autres circonstances.

La manière la plus appropriée de répondre à un « merci » reste « je vous (t’) en prie ».

5. « Je vais essayer »

Si vous demandez à un ami de poster pour vous votre déclaration de revenus le jour de la date limite et qu’il vous répond : « je vais essayer », vous ne prendrez probablement pas de risque et irez à la poste vous-même. Pourquoi ? Parce que « je vais essayer » sous-entend une probabilité que le service ne soit pas rendu.

Utilisez de préférence le futur. Ainsi, « je m’en occuperai » marquera davantage la certitude.

6. « Il est pénible » ou « elle est paresseuse » ou « mon boulot est nul » ou « je déteste cette société »

Utiliser un langage familier, voire injurieux à l’encontre des collègues peut porter préjudice au cours d’une carrière. Selon Darlene Price, ces paroles révèlent une immaturité digne d’enfants qui se disputent dans une cour de récréation et peuvent devenir un motif de licenciement.

Evitez donc d’émettre des jugements malveillants qui vont inévitablement laisser transparaître une image négative de vous. Si néanmoins vous souhaitez vous plaindre de quelqu’un ou de quelque chose, soyez constructif et formulez vos remarques avec tact, considération et neutralité.

7. « On a toujours fait comme ça »

Les meilleurs leaders savent apprécier les qualités d’innovation et de créativité de leurs collaborateurs, ainsi que leur capacité à résoudre seuls les problèmes. D’emblée, cette phrase montre le contraire. Elle vous range du côté des passéistes à l’esprit rigide, réticents à toute nouveauté.

Dites plutôt : « C’est une idée intéressante, comment ça marche ? » ou « C’est une autre manière de faire, voyons en les avantages et inconvénients. »

8. « Impossible » ou « Je ne peux rien y faire »

Vraiment ? Êtes-vous sûr d’avoir passé en revue toutes les solutions possibles ? Prononcer ces paroles rebutantes, c’est transmettre un message pessimiste, passif voire même désespérant. Cette approche est rarement gratifiante dans une entreprise. Les dirigeants reconnaissent les attitudes gagnantes et offrent plus facilement une promotion aux employés les plus dynamiques.

« Je vais revérifier », « Discutons ensemble des possibilités dans ce contexte », « Ce que je peux faire, c’est… » sont des exemples de formules plus adéquates.

9. « Vous auriez dû… » ou « Vous auriez pu… »

« Vous auriez dû m’en parler plus tôt » ou « vous auriez pu faire un effort » sont des phrases très désagréables à entendre parce qu’elles raisonnent comme des reproches directs. Au travail, l’idéal est d’encourager l’égalité, la coopération et la bonne entente des individus. Au lieu de pointer du doigt les erreurs de quelqu’un, adoptez une approche plus productive qui ne juge pas l’autre.

Accentuez plutôt votre réaction sur les événements à venir : « La prochaine fois, mettez-moi au courant le plus rapidement possible afin d’anticiper la mise en place des solutions. » Ou « A l’avenir, je propose… »

10. « Je me trompe peut-être, mais… » ou « C’est probablement une idée absurde, mais… »

Darlene Price note que ces débuts de phrases décrédibilisent celui qui s’exprime car ils diminuent l’impact de ce qui va suivre. N’oubliez pas que votre manière de parler reflète l’opinion que vous avez de vous-même et peut modifier l’effet attendu de votre message. Evitez donc de déprécier vos actions en commençant vos phrases par des formules peu sûres.

Affirmez-vous en disant par exemple : « Pour réduire les frais de déplacement et gérer notre temps au mieux, je préconise la mise en place d’une vidéo-conférence trimestrielle. »

11. « Êtes-vous d’accord ? » ou « Ne pensez-vous pas ? »

Chercher constamment l’approbation de son public révèle un manque d’assurance ou un refus de s’engager réellement. Si votre but est de faire passer un message qui vous tient à cœur et de rallier un maximum de personnes à votre cause, soyez persuasif en énonçant vos idées avec aplomb.

Prenons le cas d’un banquier qui s’adresse à son client :

« Ce serait une bonne manière d’investir votre argent, ne pensez-vous pas ? Si vous êtes d’accord, je me charge du virement » Cette formulation hésitante pourrait être remplacée par une phrase plus dynamique du type :

«Il s’agit d’une stratégie d’investissement très porteuse sur le long terme. Je vous la conseille vivement. Avec votre accord, je peux procéder au virement d’ici 17h. »

12. « Je n’ai pas le temps » ou « je suis trop occupé »

Même si c’est le cas, mieux vaut être moins direct et rester courtois avec ses collègues pour maintenir de bonnes relations au travail. Dites plutôt : « Je serai ravi d’en discuter avec toi après la réunion matinale. Peut-on se voir après le déjeuner à ton bureau ? »

Conclusion

En résumé, il est sans doute difficile de se débarrasser de ces expressions courantes au travail, mais l’essentiel est de prendre conscience de leur incidence et de les éliminer progressivement de son langage quotidien. Voici quelques exercices simples pour y parvenir :

  • Enregistrez-vous quand c’est possible, au téléphone ou en réunion. En réécoutant ce que vous avez dit, relevez par écrit les formulations de phrases équivoques susceptibles de laisser une image négative de vous-même. Trouvez des alternatives à chacune d’entre elles et gardez cette liste près de vous pour y jeter un œil de temps à autre.
  • Faites appel à un collègue lorsqu’il n’est pas possible de vous enregistrer. Demandez-lui de vous écouter attentivement tout au long de la réunion et de noter toutes les tournures de phrases qui lui semblent néfastes. Invitez-le ensuite au restaurant pour la pause déjeuner, oubliez un peu votre ego en le laissant s’exprimer à votre sujet et sur ce qu’il a lui-même déduit de votre intervention orale.
  • Repérez à votre tour ces phrases négatives lorsque vous écoutez les autres. Vous prendrez plus facilement la mesure des conséquences malencontreuses qu’elles peuvent entrainer. Réfléchissez alors à une autre formulation, plus à propos et qui aurait sans doute mieux répondu aux objectifs d’un discours réussi : Captiver, motiver, inspirer !

 

Article de Jacquelyn Smith – Journaliste spécialisée sur les thématiques Leadership, emploi et carrière pour le magazine Forbes.
Source: Forbes