Patrick DesjardinsA l’issue d’un parcours d’officier ayant servi plus de quarante années au sein de l’armée de l’air française, Patrick Desjardins souhaite aujourd’hui transmettre et partager des idées et des enseignements à partir de retours d’expérience, dans le but de permettre à chacune et chacun de développer puis consolider son propre leadership.

Ce n’est pas la forêt de Brocéliande qui m’inspire et je n’ai pas de baguette magique, mais vous serez peut-être surpris d’apprendre que dans un monde aussi spécifique que celui des armées, il y a aussi une part de rêve, une sorte de quête permanente au service non pas forcément d’un idéal, d’une passion, mais d’une mission, où celui qui est « en charge » doit donner l’envie et montrer la voie. J’aimerais vous inviter à pénétrer dans ce monde, celui que j’ai cherché à construire pas à pas au cours de ces années. Je ne m’appelle pas Arthur, mais j’aimerais vous conter ma quête. Et comme dans les contes, il est bon de s’entourer de certaines fées. Les miennes s’appellent : Anticipation, Agilité, Audace, Discernement et Envie.

« Ré-enchanter le monde »

Nous vivons dans un monde mouvant, global et imprévisible, où il devient difficile de mobiliser les énergies, de combattre la résistance au changement, d’affronter l’adversité, d’innover, de dépasser ses craintes et de surmonter ses frustrations. L’individualisme et la recherche du paraître au détriment du partage et de l’authenticité ont malheureusement gagné des parts de marché. Tout l’enjeu du leadership aujourd’hui, est de faire face à l’adversité ambiante, de s’engager sur des projets à un, deux, voire trois ans, tout en montrant la voie.

Le leader moderne est ainsi celui qui a développé la capacité à trouver les ressources nécessaires pour vivre pleinement une passion, pour aller de l’avant, encore plus loin et avec son équipe. Il est avant tout en accord avec lui-même. Il est préparé physiquement et prêt à « durer ». Il crée autour de lui les conditions pour faire naître l’envie, et le rêve… en prenant la mesure du monde qui l’entoure.

La société évolue, sur-consommatrice d’informations où le superficiel et le sensationnel prennent le pas sur l’analyse et le fond ; une société où les tendances ou les modes de pensée nous confinent à un pessimisme permanent.

Faire rêver et « embarquer » ses équipes dans un tel contexte est un véritable défi au quotidien. Aussi le leader doit-il s’imprégner de principes simples mais essentiels :

  • montrer que si le verre est à moitié vide, il est aussi à moitié plein,
  • faire réaliser que toute situation complexe et difficile est aussi une opportunité,
  • montrer que surmonter ses échecs est une force,
  • valoriser les talents,
  • faire comprendre, comme le dit Sénèque, que « ce n’est pas parce que les 
choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas 
qu’elles sont difficiles. »
  • se connecter, en dépit des doutes qui parfois nous envahissent, à la part de 
rêve qu’il nous faut sublimer.

Cette démarche ambitieuse doit reposer sur les valeurs qui nous habitent, les « vraies » valeurs et non celles que nous croyons posséder. D’où l’importance de bien se connaître… 
Enfin il y a l’essentiel, l’homme est et restera au cœur du système; quels que soient les structures, les organisations ou les processus, c’est sur lui que tout repose. Être leader c’est donc avant tout être tourné vers l’autre, vers celles et ceux dont on a la responsabilité. Il y a dans les armées ce que l’on appelle la fraternité d’armes, ce qui lie les femmes et les hommes au sein d’une même unité autour d’un chef, au service d’une mission. La proximité voire la complicité, la confiance réciproque n’altèrent en rien le respect ni les règles imposées par la hiérarchie. 
Le leader est au service de ses subordonnés et s’il souhaite les engager dans les missions les plus difficiles, il doit avant tout leur porter toute l’attention nécessaire, en un mot les « aimer ».

Un gagnant est un rêveur qui n’a jamais cédé
Nelson Mandela