Vous êtes marathonien confirmé ou espoir. Vous avez testé le mythe, avez établi votre record personnel, ou vous en rêvez encore, vous en parlez toujours. Alors cette réflexion est pour vous.

Consultante devOp et préparateure mentale, Marathonienne et centbornarde, j’ai fait mon dernier Marathon de Paris le 9 avril 2017. Et quand je dis ça, ils sont nombreux les potes à me dire que je ne peux pas arrêter ! Ils ne comprennent pas les potes… que le changement de phase me fait quitter le marathon. J’ai adoré m’entrainer avec rigueur, me coller des défis, me vanter de les avoir faits mes 30 marathons… (tiens donc je recommence à me vanter ? Rires). Seulement voilà. Ça c’était avant. Aujourd’hui le sport reste une priorité dans ma vie, mais juste pour le plaisir des parties de cartes la veille avec des potes, pour le plaisir des bières après… pour les WE ensemble qu’on prépare pendant 2 mois et dont on parle 2 mois après avec des rires dans la voix et des larmes de joie dans les yeux. D’où ce papier, sur le coaching des marathoniens et le lien avec leur profil de personnalité.

Le marathon est une aventure personnelle et sportive mythique. Ceux qui s’y sont confrontés en connaissent les difficultés et les joies. Mais pour passer les difficultés et vivre la joie des 195 derniers mètres, encore faut-il une préparation mentale … adaptée à chaque coureur. Or les plans d’entrainement lus dans les magazines de référence ne tiennent pas compte des profils de personnalité des coureurs. Ils misent tout sur la seule atteinte d’un temps de référence personnel, à partir d’une préparation physique, et que vous soyez Empathique, Persévérant, Analyseur, Imagineur, Promoteur ou Energiseur n’a pas sa place. Et si nous remettions le profil de personnalité au cœur de la préparation au marathon.

« Pour quoi » se faire aussi mal ? Bon sang mais c’est bien sûr ! Le mobile du crime est dans la motivation de la phase.

Un marathon est exigeant physiquement et mentalement. Et c’est dans les besoins psychologiques de notre phase actuelle que nous allons trouver la motivation et toutes les bonnes raisons de se lancer dans un tel projet. Projet dont il faut quand même reconnaitre les aspects débiles : courir en ville, se lever tôt, poireauter 1 heure avec des corps qui sentent l’akiléine et d’autres bonheurs, se priver de bonnes choses avant, avoir mal pendant, après… Bref.

Une personne de phase Empathique sera sans doute motivée par une course avec des amis, ou un marathon dans une belle ville. Le contexte de réalisation va être important, que ce soit dans la préparation, le moment, les avant course, le partage des émotions et des doutes en amont.

La phase Analyseur recherchera deux choses : soit ponctuer une tranche de vie par cette réussite : passage des 40 ans, ou des 70 comme le papa de Romain Duris que j’ai eu la chance d’accompagner ! Soit inscrire cette réussite et ce projet dans son CV. Suis-je compétent ? N’est-ce pas ?

La phase Persévérant pourra se lancer dans le marathon pour accompagner quelqu’un en mettant en œuvre ses ressources d’engagement, en courant pour une cause humanitaire, ou politique.

Le marathon sera un parfait défi de dernière minute pour une phase Promoteur qui dans un diner dira « ok, je m’inscris ! On le fait et je vous mets minable ! » La notion de préparation ou d’échec potentiel lui seront étrangères !!!

La phase Energiseur ira chercher le t-shirt et le fun dans la course. Sans se prendre au sérieux, s’inscrira sans réfléchir parce que les copains le font aussi, et que ça doit être jouable !!! On verra bien. Ce sera le prétexte à une bonne bière après ! Et on ne se privera pas de celle de la veille. D’ailleurs notre club s’appelle « Les lendemains de la veille » ! Je vous jure ce club existe !!! Il est belge !

La phase Imagineur imaginera la « ligne bleue », parcours optimal tracé au sol, en bleu habituellement. Se projettera dans sa course avec son casque et sa musique pour vivre la solitude du coureur de fond même s’il se trouve au milieu de milliers d’autres coureurs.

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Le choix du marathon selon les profils

La question peut se poser de choisir le marathon selon la base ou la phase ? En effet, pour satisfaire les besoins de la phase, n’est-ce pas la base qui va choisir le parcours ? Un New York, Boston ou Paris ? Berlin ou le Médoc ? Le Mont Blanc ou le Mont St Michel ?

New York pour celui qui n’en fera qu’un et qui se paye le must ! Celui qui doit être affiché dans son entrée avec la médaille Finisher, le t-shirt finisher et le survol en hélico de Big Apple ! Promoteur dans les étages concernés !!!

Paris pour celui qui y vit car il aime sa ville. Les amis seront sur le bord du parcours… Claire au km 10, Raymond km 20… et les enfants porte Dauphine, pour être serré dans les bras après. La chaleur de la course avant tout pour les Empathiques, de phase.

Lui il veut surtout se déguiser, boire des canons… « le chrono : il s’en moque. Ce sera… le Médoc ! » D’ailleurs, après les vacances c’est parfait, car il n’a pas l’intention de crever ses baskets à l’entrainement ! La phase Energiseur en profitera pour remplir sa cave !

Il prépare sa course, elle est dans les plannings et ce sera son temps de référence. Il choisit parmi plusieurs parcours celui qui intègre un peu de culture, un éloignement maitrisé, 2h d’avion sans décalage horaire pour ne pas avoir à gérer la fatigue et un parcours réputé pour être plat. Le dernier record de 2h03 a été battu là-bas. C’est donc à Berlin qu’ira notre phase Analyseur.

Il veut courir éthique ou utile. Il ne va pas forcément, depuis sa phase Persévérant choisir le parcours pour le parcours, mais il écoutera les avis, se fera le sien, vérifiera la façon dont il peut rejoindre une cause. Ce sera Laurette Fugain, ou Mécénat et Chirurgie Cardiaque parce que le fils de son meilleur ami est concerné.

Il ferait bien un marathon, mais la foule… le bruit, la pression, tout ça lui donne une sorte de vertige. En conséquence, notre phase Imagineur va en réalité prendre la distance du Marathon mais en montagne. Il sait que passés les premiers kilomètres, il sera seul dans sa course à profiter de la vue. Il s’y voit déjà…

La définition de l’objectif selon les profils

Ceux qui se sont lancés dans l’aventure du Marathon savent combien la définition de l’objectif est la clé de la réussite…. Alors cela peut donner cette conversation entre les 6 profils, et je vous laisse décider de la base ou phase de ces coureurs !

  • J’ai regardé sur Jogging International, pour fixer un objectif, il faut faire un test sur 1500 m 4 mois avant la course… et ensuite il y a une formule précise qui indique la VMA, puis par extrapolation le potentiel sur les 42 km…
  • Pfff… rhooo… on va pas se prendre la tête ! L’objectif, on le saura quand on sera en vue de la banderole arrivée ! Moi je vous préviens, je mets des bibines dans la glacière, et l’objectif, c’est de retrouver la glacière dans les vestiaires !
  • Je ne suis pas d’accord. Un marathon est quelque chose de difficile, d’ambitieux, si on veut se donner toutes les chances, il est essentiel justement de se donner un objectif réaliste.
  • Moi, 3h30 pour le premier… et si je fais 3h20, c’est TG (NDLR : Tournée Générale !) au Champ’ sur la ligne !
  • Pour moi, ce qui est important c’est qu’on le fasse ensemble, et que vous puissiez m’aider ou que je puisse vous aider si l’un d’entre nous à un coup de mou…
  • … l’objectif… passer la ligne… dans les temps…

En tant que coach sportif, il s’agit évidemment de laisser chacun exprimer son objectif, et d’accompagner la démarche sans plaquer les plans d’entrainement rigoureux des magazines spécialisés.

La préparation et le plan d’entrainement pour chaque profil

Justement, parlons de la préparation… Chacun ne va pas se lancer dans cette aventure de la même manière que les autres et il sera essentiel d’intégrer ces différences dans notre coaching.

Petit inventaire de nos coureurs en phase préparatoire.

  • Celui qui aime courir avec les autres, qui les invite après l’entrainement à partager un repas, et à discuter des sensations. D’ailleurs quand les entrainements sont en forêt il apporte toujours de quoi boire et se ravitailler avec des douceurs faites maison. Si le thème de la séance change, ce n’est pas un problème du moment tout le monde est content.
  • Celui qui note tout dans un carnet : date, heure, météo, distance parcourue, temps de course, temps de récup’, autres participants, bilan de séance. D’ailleurs s’il a prévu une séance de fartleck il ne changera pas pour de l’endurance proposée par les autres. Il préférera faire sa séance de son côté.
  • Celui qui prend le leadership de la séance collective et explique en quoi c’est important de gérer la progression. D’ailleurs, il a sorti et comparé les plans d’entrainement de VO2 et Jogging et Running et apporte une solution mixte, précise… qu’il va défendre.
  • Il y aura l’hyperconnecté ! Lui sa montre enregistre tous les paramètres, les pas, la distance… elle est connectée à son téléphone le Samson V 30. Il teste aussi le dernier coupe-vent SkinnyWindy… Dans chaque séance, il y aura une séquence CLM (Lire contre la montre !) et il entend bien la gagner !!! Il ne fera pas tous les entrainements car parfois il faut saisir d’autres opportunités !!!
  • Il y a celui qui n’a pas lu le mail de RDV, lance 3 sms le matin de l’entrainement pour savoir où cela va se passer… Il arrive à l’arrache et passe la séance à raconter des trucs et des machins… il n’écoute pas les consignes du coach… c’est pas grave ! « Rhoo, on va pas se prendre la tête le samedi matin !!! »
  • Il y a celui qui suit en silence… il est dans sa bulle au milieu des autres. Cela lui convient très bien d’être guidé… les autres lui reprochent souvent de ne pas répondre aux mails. Sa réponse « Bah, un mail qui dit où on se retrouve et ce qu’on va faire n’attend pas de réponse ! » et c’est vrai !!!

La veille de la course : pasta party scénarique des 6 profils

La veille de la course fait déjà partie de la course. Certains diront qu’elle représente 80% de la réussite ! Ils exagèrent surement !!! Cependant les 6 profils ne la vivent pas de la même manière… et sans doute quelques scénarios se mettent-ils en place. Ecoutons-les !

  • Tant que la course ne sera pas terminée, je ne serai pas serein…
  • Et si je me blesse pendant la course, je fais quoi ? Et après la course, ce sera quoi notre nouveau projet ???
  • De toute manière si je termine, j’aurai mal partout… et si j’arrête… je serai déçu, plan foireux !!! Qu’est ce c’est débile quand même ces histoires de marathon !
  • Je peux aller deux heures avant sur la ligne de départ pour être bien placé… ou attendre que tout le monde parte et prendre le départ derrière… tranquille… je vais voir demain.
  • J’ai tout préparé, mes chaussures, ma tenue, la montre… et j’ai oublié mes semelles dans mes runnings d’entrainement ! Pour la course la plus importante de ma vie j’oublie les semelles ! C’est tout moi.
  • Ce marathon c’est la course de ma vie, j’y pense depuis 2 ans, c’est demain et pourtant je me dis « A quoi ça sert ? Qu’est-ce que je cherche ? Après quoi je cours vraiment ?»

L’après course… les retrouvailles !

Les voilà nos 6 coureurs. Ils ont fini…

  • Dingue, il y avait mon plus gros client. Le gars, je l’ai rattrapé et j’ai calé un rencard pour mercredi ! On va bosser sur son projet Australie ! Et j’ai tapé mon record !!! Les gars, je vous l’avais dit !!!
  • Tu as fait combien toi ? Moi negative split de 1’30. J’ai bien géré. Une pâte de fruit toutes les heures, comme a dit le coach. Parfait. Je suis content de mon résultat et je pense pouvoir gagner 3 à 5 minutes l’an prochain.
  • Je suis contente d’avoir fait ça avec vous, et j’ai même vu les enfants sur le parcours… et cette ambiance, incroyable, quelle ferveur !!! C’est que du bonheur !
  • C’est quand même pas très écolo un marathon. Quand tu vois les poubelles qui débordent, le manque de respect des coureurs envers les bénévoles. Mais bon je suis content d’avoir terminé et d’avoir atteint mon objectif.
  • Y quand même un paquet de nanas mignonnes en course !!! C’est plutôt motivant !!! Bon qui a apporté les bières ??? Non parce que là, ça va bien la flotte !
  • C’était bien… oui. Une belle course… la lumière dans Paris… ces rues qu’on voit en sens inverse seulement aujourd’hui…

Vous l’aurez compris cher lecteur, quel que soit le profil, le marathon est une superbe aventure sportive et humaine, personnel et collective, un rêve et un défi. Si vous avez testé, j’espère que vous vous êtes reconnu dans certaines de ces descriptions. Si pour vous le marathon reste un « truc de fou », peut être comprenez-vous ce qui peut nous motiver les uns et les autres. Et si vous courez dimanche 7 avril 2024, alors « faites-vous plaisir !!! » et Bonne course.

N’hésitez pas à contacter notre préparateur mental devOp pour un événement individuel ou collectif à fort enjeu pour vous.

Muriel Jouas
Coaching sportif transitionnel
Coach et formateur Process Com