Pour la plupart d’entre nous, le « non » est difficile. Or dire non, c’est défendre son territoire, en quelque sorte. Et pour un manager, c’est fondamental, sans quoi sa légitimité est remise en question.Tout l’enjeu réside dans la manière de formuler ce « non », de sorte à ce que la personne en face ne se sente pas agressée.
L’exercice encore plus ardu face à des personnalités difficiles, car le risque encouru est alors d’alimenter une spirale infernale. Alors comment dire « non » sans paraître agressif ?
Pour que le non devienne plus « naturel », l’étape incontournable est de développer sa confiance en soi, ou plus précisément, son assertivité.

Un manager doit savoir dire non

Une fois de plus, on n’attend pas d’un manager qu’il soit gentil, mais qu’il soit capable de mener une équipe. Le « non », à condition qu’il soit juste, est nécessaire pour gagner le respect de vos collaborateurs. Il prouve que vous avez confiance en vous, que vous êtes solide, que vous ne craignez pas les situations déstabilisantes. Le non raisonné est une des bases du leadership, tout autant que le « oui » engagé. Il renforce la confiance que vous inspirez à votre équipe. En effet, vos collaborateurs sauront que lorsque vous donnez votre accord, vous êtes sincère.

Evitez à tout prix le « non » rageur

Dire « non » implique une certaine forme de courage, car c’est s’exposer au conflit, et au risque de ne pas être aimé, l’une de nos plus grandes terreurs d’adulte. Mais c’est surtout bien se connaître et s’assumer, c’est savoir où sont ses limites, c’est connaître ses envies, ses priorités. Or ceux qui ont du mal à affirmer leurs NON ont bien souvent tout autant de mal à s’engager dans un OUI. Un non rageur donne le même effet qu’un oui timide à votre interlocuteur : il révèle une faille.

Comment dire non à des collaborateurs difficiles?

1°/ Partez du postulat que vous dites non à une requête, et non à la personne qui en fait la demande. Cela évite de tomber dans l’affect, en restant dans le champ des faits.

2°/ Prenez le temps de réfléchir à sa justification. Celle-ci est essentielle pour que le non ait du poids et soit entendu, d’autant plus si vous avez en face de vous une personnalité rebelle. En ayant bien réfléchi à votre non, vous avez l’intime conviction qu’il est justifié, et vous avez donc des arguments pour le défendre.

3°/ Eventuellement : expliquez votre non, surtout si vous êtes face à des interlocuteurs récalcitrants. Mais ne vous excusez jamais, car vous n’avez aucune raison de le faire.  Si vous culpabilisez, votre refus est affaibli, et il finira par vaciller.

4°/ Proposez une alternative. Vous évitez ainsi à votre interlocuteur de se retrouver face à un mur qu’il pourrait être tenté de contourner, ou de détruire, mais vous lui proposez une autre voie. Et finalement, le négatif devient du positif.

Savoir dire non, c’est finalement du même ressort qu’oser dire oui, c’est un équilibre, c’est trouver sa place. Or l’assertivité, c’est l’art de s’affirmer, sans montrer les dents ni se faire marcher sur les pieds, c’est l’art d’apprendre à dire non. L’assertivité est une excellente base pour développer son leadership et établir une communication managériale dépassionnée et efficace.